Il suffit d’un geste simple pour que nos rues restent propres : ramasser les crottes de son chien. Pourtant, certains maîtres oublient trop souvent cette règle de base. Résultat ? Trottoirs souillés, espaces publics dégradés, et un vrai manque de respect envers les autres. Ce comportement ne ternit pas seulement l’image des propriétaires, il nuit aussi à celle des chiens et à celle des villes. Mais si l’ADN pouvait aider à résoudre ce problème ?
L’essentiel :
- Beaucoup de maîtres ne ramassent pas les crottes de leur chien, ce qui salit les rues.
- Certaines villes utilisent l’analyse ADN des chiens pour identifier les propriétaires négligents.
- Le laboratoire Animagène propose un système pour prélever l’ADN sur les déjections et sanctionner.
- En Espagne, cette méthode a réduit de 80 % les déjections canines dans les rues.
- Depuis septembre 2023, l’ADN est obligatoire pour les chiens reproducteurs de race.
Qu'est-ce que l'ADN chez les chiens ?
L’ADN (acide désoxyribonucléique) est une molécule présente dans chaque cellule du corps d’un chien (comme chez tous les êtres vivants). Il contient l’ensemble des informations génétiques qui déterminent les caractéristiques du chien :
- la couleur de son pelage,
- la forme de ses oreilles,
- sa taille,
- son comportement,
- ses prédispositions à certaines maladies, etc.
C’est grâce à lui que l’on peut savoir s’il s’agit d’un chien de race, s’il a des ancêtres croisés, ou s’il est porteur de certains gènes pouvant influencer sa santé.
D’ailleurs, en parlant santé… saviez-vous que la santé de votre chien peut représenter un budget important, notamment en cas de maladie ou d’accident ? Pour alléger ces frais, n’hésitez pas à souscrire une assurance santé chien.
Pourquoi les villes utilisent-elles l’ADN des chiens pour la propreté des rues ?
Les villes utilisent l’analyse de l’ADN des chiens pour responsabiliser les propriétaires et lutter contre les déjections canines abandonnées sur la voie publique. En collectant des échantillons d’ADN des chiens inscrits, les municipalités peuvent comparer l’ADN prélevé sur les crottes trouvées dans les rues à cette base de données.
Cela permet d’identifier précisément le propriétaire responsable et de lui adresser une amende en cas de non-ramassage. Cette méthode vise à améliorer la propreté urbaine, à réduire les nuisances pour les habitants et à encourager le civisme chez les maîtres.
Le conseil Santévet : pour préserver la propreté des espaces publics et respecter la réglementation en vigueur, il est essentiel de toujours ramasser les déjections de votre chien. Munissez-vous systématiquement de sacs adaptés afin de contribuer à un environnement propre et sain pour tous.
Comment l’ADN peut-il aider à lutter contre les déjections canines ?
L’analyse de l’ADN permet d’identifier précisément le chien à l’origine des déjections retrouvées dans les espaces publics. En prélevant un échantillon sur les crottes, les autorités peuvent comparer son profil génétique à une base de données regroupant l’ADN des chiens inscrits en mairie. Cette technique facilite la traçabilité et permet de sanctionner les propriétaires négligents qui ne ramassent pas les déjections de leur animal.
C’est dans ce cadre qu’Animagène, laboratoire bordelais spécialisé dans l’analyse génétique, met son expertise au service d’une cause essentielle mais souvent négligée : la lutte contre les déjections canines dans les espaces publics. Ce procédé innovant a notamment été présenté lors du salon professionnel Édile à La Rochelle, un rendez-vous majeur pour les responsables des services techniques des collectivités locales.
Le système, nommé Hygène, répond à un problème récurrent que rencontrent de nombreuses municipalités. En effet, le ramassage des déjections canines représente un coût important, la mise à disposition de sacs ramasse-crottes demande une organisation rigoureuse, et la création d’espaces dédiés comme les canisites ne suffit pas toujours à garantir la propreté et l’hygiène des rues. Ce fléau affecte non seulement la qualité de vie des habitants, mais aussi l’image des villes.
Martine Beaufils, scientifique et responsable du laboratoire Animagène, rappelle que la présentation de ce procédé de « pistage » des déjections par analyse ADN avait suscité un intérêt marqué. C’était en effet la première fois que cette technologie était dévoilée publiquement en France, marquant ainsi une avancée importante dans la gestion des incivilités liées aux chiens. |
Le fonctionnement du système reste simple et accessible : une collectivité intéressée contacte Animagène, qui forme ensuite les agents municipaux à l’utilisation d’un kit spécifique pour prélever l’ADN sur les déjections. Cette démarche innovante ouvre la voie à une meilleure responsabilisation des propriétaires et contribue à rendre la ville plus propre.
Le saviez-vous ? Cette approche a déjà montré son efficacité à l’étranger. Par exemple, la ville espagnole de Xàtiva a observé une réduction de 80 % des déjections canines après la mise en place de ce système. En revanche, en France, certaines municipalités, comme Bordeaux, n’ont pas encore adopté cette méthode, la jugeant coûteuse et complexe.
L’enregistrement de l’ADN des chiens est-il obligatoire ?
Pas en Belgique à la différence de la France. Depuis le 4 septembre 2023*, la Centrale Canine a rendu obligatoire l’enregistrement de l’ADN pour les chiens reproducteurs de race. Cela signifie que pour pouvoir enregistrer une portée née après cette date, les deux parents doivent avoir leur profil génétique enregistré dans une base officielle, selon des normes précises (ISAG 2006 ou 2020).
Cette démarche garantit l’authenticité des origines des chiots et permet aux éleveurs ou futurs propriétaires de vérifier l’identité génétique des chiens et la filiation avec leurs parents déclarés.
Ainsi, l’ADN est obligatoire uniquement pour les reproducteurs en vue d’inscrire les chiots, mais pas pour tous les chiens en général.
Pour des rues plus propres, il suffit souvent d’un peu de bon sens et de respect : ramasser les crottes de son chien. Mais quand ce simple réflexe manque, des solutions comme l’analyse ADN peuvent faire bouger les choses. Déjà efficace ailleurs, cette méthode pourrait bien, à son tour, changer la donne chez nous.
Santévet
Leader de l’assurance santé animale
Photo : Pixabay
Source :
*Centrale canine – Articles – « ADN obligatoire pour les reproducteurs »