Des médecines douces complémentaires pour chiens et chats

SantéVet : Pourquoi avoir choisi de pratiquer la physiothérapie, la kinésithérapie et  l’ostéopathie ?

Dr Agnès Laget :
Travaillant en collaboration  avec un vétérinaire chirurgien orthopédique, ce sont des particularités d’exercice qui  sont complémentaires. Elles permettent à l’animal opéré de bénéficier d’une rééducation et ainsi de diminuer et d’améliorer son retour à une motricité normale.


SantéVet : Quelles sont les indications de ces pratiques ?

Dr Agnès Laget :
Tous problèmes locomoteurs, suite à la croissance, la vieillesse, suite à une chirurgie, ou une pathologie avec déficit neurologique, avec déficit moteur, pathologie avec contracture musculaire...

Cela peut concerner le suivi d’animaux sportifs en préparation de la saison, au cours des entraînements, à la fois pour la préparation à la pratique sportive et pour le dépistage et la prévention de pathologies liées à la pratique d’un sport de haut ou moyen niveau. 

Ces pratiques visent également le soulagement de la douleur, le suivi des pathologies cardiovasculaires, les rééducations perineo-sphincterienne suite à traumatisme, à la vieillesse. On pourrait encore citer le suivi de cicatrisation cutanée (brûlures, blessure avec perte de substance importante), tous problemes de recuperation suite à des pathologies longues.

Bref, toutes les indications de la physiothérapie humaine. Nous sommes uniquement limité par la cooperation de l’animal, et bien sur par le cout de certaines prises en charge. 

 

« Le faible taux de “mutualisation” des animaux peut être un frein vu le cout d’un suivi de qualité. »



SantéVet : Hormis le chien – mais aussi le cheval – peuvent-elles concerner les chats ?

Dr Agnès Laget :
Bien sûr. Ils sont très réceptifs, et très cooperatifs. Joueurs et curieux, ils répondent très bien aux stimulations, dès lors que l’on leur présente sous un aspect ludique. D’autres espèces aussi sont concernées: NAC, oiseaux, bovins.


assurance santé animale, à l’instar de SantéVet, prend en charge par exemple l’ostéopathie vétérinaire. Se pensez-vous d’une manière générale des mutuelles animaux ? 

Dr Agnès Laget :
Dans la mesure où ces soins sont dispensés par des professionnels, cela permet de répondre à la demande des clients. Pour la physiothérapie, cela constitue la suite logique de certaines pathologies. A tel point que certains chirurgiens la présentent et la chiffrent lors de la  consultation préopératoire.

Pour ma part, le fait que vous remboursiez ces soins contribue à avoir sélectionné SantéVet dans les quelques mutuelles que je présente à mes clients. 


SantéVet : Pour en revenir à ces techniques de soins, y a-t-il selon vous un manque d’information, de communication à destination du public ?

Dr Agnès Laget : Oui, et l’association a été créée en partie pour pallier à ce défaut de communication, au niveau du public, et au niveau de nos confrères.

 

« On ne peut pas parler de soins thérapeutiques si on ne s’adresse pas à un professionnel de santé animale. »



SantéVet : On voit apparaître certaines offres sur le marché en matière de soins (hydrothérapie, massage, etc.) en dehors du circuit vétérinaire. Un parallèle pourrait être fait avec la médecine humaine où l’on ne sait pas toujours bien à qui s’adresser ? Quels sont les conseils à donner aux maîtres désireux d’avoir recours à ces méthodes de traitements pour leurs compagnons ? 

Dr Agnès Laget :
La physiothérapie vétérinaire est l’équivalent du kiné humain. Quand il y a pathologie, rééducation… le médecin traitant  prescrit des soins chez  le kiné qui a suivi un cursus de quatre ans d’études incluant anatomie, physiologie, étude des différentes techniques, etc. Et non un centre de massage. C’est exactement la même chose en medecine veterinaire.

Il faut distinguer le soin plaisir et le soin thérapeutique. Il n’y a aucune comparaison possible.


SantéVet : On entend parfois parler de concurrence déloyale. Mais y a-t-il un risque en ne s’adressant pas à un professionnel de la santé animale ?

Dr Agnès Laget :
Chaque traitement physiothérapie débute par une consultation de physiothérapie, se termine par une consultation de physiothérapie. Et l’animal est réévalué régulièrement en cours de suivi.

En tant que vétérinaire, nous sommes à même de choisir telle ou telle technique, selon l’animal traité, selon ses réactions en cours de soins, selon son état de santé, selon le type de chirurgie exécutée, selon l’examen neurologique effectué. Un “non-véto” ne peut pas le faire.

Encore une fois, on ne peut pas parler de soins thérapeutiques si on ne s’adresse pas à un professionnel de santé animale. Il faut avoir des notions d’anatomie, de physiologie, de pathologie que des non vétérinaires n’ont pas.


SantéVet : Alors que la pratique de la médecine vétérinaire en générale est très bien encadrée, pourquoi ces pratiques ne font pas l’objet de davantage de « surveillance » selon vous.

Dr Agnès Laget :
La pratique de la physiothérapie est très encadrée. Notre Ordre a clairement statué sur l’exercice de la physiothérapie vétérinaire. Encore une fois, il n’y a aucune équivoque possible. Si l’animal nécessite une prise en charge thérapeutique, son propriétaire doit se tourner vers le vétérinaire.

 

« L’avenir de ces spécialités est entre nos mains. »



SantéVet : Vous êtes présidente de l’Afvephyr. Qu’est-ce exactement et quels sont ses objectifs ?

Dr Agnès Laget :
L’Afvephyr est l’association française des vétérinaires exerçant en physiothérapie et rééducation fonctionnelle. Les objectifs sont la communication et la promotion de la physiothérapie auprès du public, auprès de la profession.

Elle nous permet d’établir des contacts simples et efficaces avec les labos et fabricants de matériel spécialisé. Elle est aussi un lieu d’échanges, de discussions au sein de notre forum réservé aux membres.

Un site bientôt disponible permettra au public d’avoir des explications simples et claires sur les pratiques de physiothérapie.


SantéVet : Comment voyez-vous l’avenir de ces spécialités ?

Dr Agnès Laget : Les clients sont à la recherche d’une autre manière de soigner. Nous devons être capables de leur proposer ces soins complémentaires. L’avenir de ces spécialités est entre nos mains. Nous nous devons d’être formés, d’être techniques, comme pour n’importe quelle autre pratique : médecine, chirurgie, échographie, etc.

Propos recueillis par Claude Pacheteau

 

Des spécificités d’exercice plutôt que des spécialités

« Pour l’instant, le terme de ‘’spécialiste’’ n’existe pas en France », exlique le Dr Agnès Laget.  « Pour le moment, nous parlons plutôt de spécificité d’exercice. »

« 45 vétérinaires pratiquant la physiothérapie sont recensés au sein de l’Afvephyr [Association française des vétérinaires exerçant en physiothérapie et rééducation fonctionnelle] alors que d’autres vétérinaires l’exercent aussi, mais ne nous ont pas – encore – rejoint », poursuit-elle.


Une formation reconnue par les instances de la profession

Un gros travail est en cours avec l’Ordre des vétérinaires, par ailleurs afin de favoriser le développement de ces pratiques. « Cela passe en grande partie par la reconnaissance officielle de notre spécificité », explique encore le Dr Agnès Laget, qui précise : « L’accès à la formation existe déjà via l’AVETAO [formation vétérinaire en acupuncture et ostéopathie], qui dispense un en enseignement de physiothérapie de grande qualité, ouvrant droit aux crédits de formations continues, donc reconnue par nos instances. »




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Le spécialiste de l’assurance santé chien et chat

Photos : DR