L'essentiel
- Si les Belges ont dû s'acquitter d'une taxe fédérale jusqu'en 1975, il n'existe plus, actuellement, de taxe nationale sur les animaux de compagnie en Belgique.
- Toutefois, il subsiste encore une taxe communale dans quelques villes wallonnes soit annuelle soit unique, correspondant aux frais d'identification des animaux du foyer.
- En Europe, certains pays continuent d'appliquer une taxe nationale ou locale sur les animaux de compagnie à l'image de l'Allemagne, des Pays-Bas et de la Suisse.
Histoire de la taxe sur les animaux de compagnie en Europe
L'Allemagne, pionnière en la matière
Une taxe appliquée aux animaux n'est pas quelque chose de nouveau. L'histoire de la taxe sur les animaux de compagnie et notamment les chiens remonte à plusieurs siècles. L'Allemagne est un des premiers pays à instaurer un impôt sur les chiens (“Hundesteuer”) au XVIIIe siècle auprès des propriétaires d'animaux.
L'objectif est alors de :
- limiter le nombre de chiens ;
- réduire la prolifération de maladies ;
- financer la gestion urbaine des déchets.
Cette taxe canine existe encore aujourd'hui dans quasiment toutes les communes allemandes avec des montants qui varient de 30 à 150 € par an et même plus pour les chiens dits “dangereux”.
À titre d'exemple, si vous résidez à Berlin, il vous en coûtera 120 € de taxe par an et par chien et 180 € par an et par chien pour le second chien et les suivants.
Si votre chien est catégorisé, vous devrez en plus débourser la somme de 30 € par chien à l'enregistrement pour l'inscription au registre des races potentiellement dangereuses.
À noter qu'en Allemagne, l'inscription au Hunderegister (Registre des chiens de Berlin) est distincte de la taxe et obligatoire pour tous les chiens de plus de 3 mois. Il vous en coûtera 17,50 € pour la démarche en ligne et 26,50 € pour une démarche par téléphone ou courrier (Source : Berlin.de).
Les autres pays européens
En France, une taxe nationale a existé de 1855 à 1971 : il s'agissait là encore de contrôler les populations animales mais aussi d'augmenter les recettes fiscales locales. Elle a été supprimée en 1971 parce que son coût de gestion était supérieur au montant des taxes perçues mais aussi parce qu'elle était impopulaire.
Aux Pays-Bas, une taxe communale est toujours en place dans certaines localités : beaucoup de municipalités l'ont supprimée du fait de son impopularité.
En Suisse, chaque canton peut imposer une taxe sur les chiens variant généralement de 50 CHF à 150 CHF/an. En plus de la taxe, certaines formations sont obligatoires comme des cours de conduite canine. En Autriche et au Danemark, des taxes similaires existent pour les propriétaires de chiens.
La taxe fédérale en Belgique
La taxe fédérale a été mise en place en 1847 en Belgique. Elle faisait partie d'un ensemble de taxes destinées à alimenter le budget de l'État, en particulier en zone rurale. Elle avait pour but de :
- limiter le nombre de chiens errants ;
- responsabiliser les propriétaires ;
- fournir une source de revenus à l'État.
Taxe annuelle, son montant variait selon la région et en fonction de la taille du chien. Elle a été supprimée en 1975 car le coût de gestion dépassait, là encore, les rentrées d'argent. De plus, la Belgique souhaitait réduire la pression fiscale.
Une nouvelle taxe mise en place au niveau européen de 100 € par animal ?
Info ou intox
Selon un site belge, “une directive européenne visant à mettre en place une taxe sur les animaux de compagnie serait en préparation au parlement européen. Cette taxe pourrait atteindre le montant record de 100 € par animal et par an”. Rumeur ou réalité ?
Une taxe sur les chiens, chats, chevaux, oiseaux et… poisson
Cette somme serait due par les propriétaires de chiens, de chats et de chevaux. Les propriétaires d’oiseaux devraient, pour leur part, s’acquitter d’une taxe d’un montant de 20€ et 1€ pour ceux qui détiennent… un poisson !
Mais pas de panique ! L’information émane du site nordpresse.be, réputé pour diffuser de fausses informations. Il est l’équivalent en Belgique d’un site comme Gorafi.
Ce canular s’accompagne tout de même d’une pétition à signer en ligne. Un panneau dans lequel certains ne manqueront pas de tomber. Même si finalement l’idée de faire payer une taxe n’est pas si utopique.
Pour preuve, en 2000, 5 députés de l’Assemblée nationale en France avaient proposé de permettre aux communes d'instituer une taxe annuelle facultative de 95 € sur les chiens pour améliorer le contrôle sanitaire des animaux domestiques. Finalement, le texte n'a jamais été adopté.
Existe-t-il une taxe sur les animaux en Belgique ?
Pas de taxe nationale
Comme nous l'avons vu précédemment, la taxe fédérale a été supprimée en 1975. L'existence d'une taxe canine nationale à régler en 2025 n'est donc qu'une rumeur : aucun texte de loi n'est en préparation sur ce thème et heureusement !
Une taxation risquerait d'augmenter les abandons d'animaux, leur entretien représentant déjà un coût non négligeable au quotidien pour leurs maîtres. Toutefois, certaines municipalités belges maintiennent une taxe communale.
À noter que la souscription d'une assurance pour chien ou pour chat vous permet d'être remboursé de vos frais vétérinaires jusqu'à 90 % en cas de maladies et d'accidents.
Vous pouvez, de plus, choisir de bénéficier d'un budget prévention (vaccination, antiparasitaires, etc.) afin de mieux anticiper les dépenses de base.
Quelle est la taxe communale sur les chiens en Belgique ?
Origine des taxes communales
Avec l'Indépendance de la Belgique en 1830, la législation accorde aux communes des pouvoirs fiscaux propres. La Loi communale est votée le 30 mars 1936 : elle permet aux communes d'établir leurs propres taxes locales sous réserve d'approbation par le gouvernement provincial.
Au XIXe siècle, après 1945, la croissance des dépenses locales font que les taxes sont plus nombreuses mais aussi plus encadrées. De 1970 à 1990, avec les réformes de l'État (la Belgique devient un État fédéral), la décentralisation est en marche.
Les régions reçoivent davantage de compétences sur les finances locales, y compris l'encadrement des taxes communales. Celles-ci doivent être votées par le Conseil communal et approuvées par le gouvernement régional.
Les taxes communales aujourd'hui
À ce jour, uniquement une dizaine de municipalités wallonnes maintiennent une taxe sur les chiens dont le montant varie selon les localités et le nombre de chiens détenus (entre 10 et 50 €/an en moyenne). Il peut s'agir d'une taxe annuelle ou d'une taxe unique au moment de l'identification afin de lutter contre les abandons.
Deux exceptions sont possibles :
- les chiens guides d'aveugles et les chiens policiers bénéficient d'une exemption totale ;
- les éleveurs professionnels qui s'acquittent, dans certaines municipalités, d'un forfait unique peu importe leur nombre de chiens.
La déclaration s'effectue directement auprès de l'administration communale. Le non-respect de cette obligation peut entraîner un doublement du montant à payer.
Quelques exemples de taxes communales en 2025
Voici des exemples de taxes sur les animaux de compagnie appliquées en 2025 dans certaines communes wallonnes parmi celles ayant maintenu l'impôt ainsi que leur montant annuel à verser par les propriétaires (Source RTBF) :
Villes | Montant de la taxe annuelle |
Amay | Pas de taxe sur le premier chien - 24,79 € à partir du second chien (particuliers et éleveurs) |
Aubange | 25 € par chien pour les particuliers - 125 € par éleveur quel que soit le nombre de chiens détenus |
Bertogne | 12 € par chien pour les particuliers - 60 € par chien pour les éleveurs |
Dison | 7 € par chien (particuliers et éleveurs) |
Kelmis/La Calamine | 24 € par chien (particuliers et éleveurs) |
Viroinval | 15 € par chien et maximum 75 € par personne quel que soit le nombre de chiens (particuliers et éleveurs) |
Le conseil de Santévet : si vous résidez en Wallonie, renseignez-vous auprès de votre administration communale afin de savoir si une taxe est appliquée sur les animaux de compagnie dans votre ville et son montant. Réaliser la démarche avant toute adoption permet de mieux planifier son budget annuel entre obligations légales, santé et soins quotidiens de votre animal.
Ne pas confondre taxe canine et permis de détention animaux de compagnie en Belgique
Le permis de détention d'un animal représente une mesure administrative très différente d'une taxe. Obligatoire en Wallonie depuis juillet 2022, ce document atteste que le futur propriétaire n'a jamais été condamné pour maltraitance animale.
Ce qu'il faut retenir concernant ce permis :
- la demande se fait auprès de la commune avant tout achat ou adoption d'un animal de compagnie ;
- ce permis concerne une large gamme d'animaux : chiens, chats, chevaux de loisir, oiseaux, rongeurs et même poissons ;
- les prix varient entre 0 € et 15 € selon les municipalités ;
- valable 30 jours, ce document doit être présenté aux refuges, aux animaleries et aux éleveurs professionnels lors de l'acquisition d'un nouvel animal.
En 2023, soit un an après la mise en place du permis de détention en Wallonie, les refuges tels que l'ASBL Sans Collier signalent une disparition quasi totale des abandons liés aux achats impulsifs*. |
À Bruxelles-Capitale, l'ordonnance de 2018 prévoit l'instauration d'un permis mais il n'est toujours pas généralisé en 2025. En Flandre, il n'existe pas de permis de détention formel.
Cependant, la législation interdit certaines personnes maltraitantes ou condamnées pour maltraitance de posséder un animal. Les autorités peuvent d'ailleurs retirer un animal à un propriétaire considéré comme altérant son bien-être.
En conclusion, l'existence d'une taxe nationale en Belgique est bien une rumeur circulant sur les réseaux sociaux. Quelques communes wallonnes font, toutefois, payer un impôt aux propriétaires d'animaux sous forme de frais d'identification uniques ou d'une taxe annuelle.
*Permis de détention d'un animal de compagnie, 1 an après : bilan positif pour les refuges, moins pour les animaleries, Le Vif, 24 juillet 2023.
Santévet
Leader de l'assurance animale
Photos : 123RF