Chiens, chats au cinéma, c’est pas une vie de stars !

Pour attester que les animaux utilisés dans des films ont été bien traités, des « labels » ont été mis en place. Toutefois, les production ne sont pas obligées d’ouvrir leur porte à ce type de contrôles permettant la délivrance de ce visa. Et dans les coulisses des plateaux de tournage, les animaux sont loin d’avoir une vie de star. 

A l’issue d’une enquête, le Hollywood Reporter, qui est allé dans les coulisses des plateaux de tournage des plus grosses productions, il ressort que les animaux utilisés pour le cinéma sont loin d’être respectés et traités avec égard. 

Ainsi, King, le tigre du Bengale que l’on peut voir dans le film L’Odyssée de Pi de Ang Lee a bien failli y laisser la vie après s’être noyé. 

Pire : la trilogie des Hobbit, de Peter Jackson. 27 animaux seraient morts durant le tournage du premier volet. Un chien, de race husky, aurait quant à lui été littéralement roué de coups de poing dans une production de… Disney. Et ce ne sont là que quelles-uns des cas cités par l’enquête. 


Animaux acteurs : un label créé en 1972 aux Etats-Unis


Pourtant, il existe bien aux Etats-Unis une sorte de label attestant qu’aucun animal n’a été maltraité ou blessé durant un tournage : « No Animals Were Harmed. » Mais derrière ce "slogan" apparaissant aux génériques des films, se cache une réalité bien moins reluisante selon le Hollywood Reporter. La maltraitance animale existe au cinéma et sur les plateaux de télévision, « le plus souvent par négligence ». 

Ce label, créé en 1972 aux Etats-Unis, est délivré par des représentants de l’AHA (American Humane Association), censés s’assurer que les animaux sont bien traités. Mais le Hollywood Reporter rapporte que cette surveillance ne s’applique pas en dehors des moments de tournage, comme durant les pauses, par exemple, lorsque les caméras sont à l’arrêt. De même, si la blessure est involontaire, cela ne justifie pas un refus d’accorder la mention. 


La pression des studios de cinéma américains


Et le Hollywood Reporter d’aller encore plus loin en indiquant que « l’AHA, financée en majorité par les grands groupes de l’industrie du cinéma, cache systématiquement les morts animales pour préserver ses bonnes relations avec Hollywood ».

Un tel label existe en France. Il s’agit d’un visa mis en place par la Fondation 30 Millions d’Amis, présidée par Reha Hutin.


Un visa français délivré en toute indépendance


« Aucun animal n’a souffert », estampille le visa de la Fondation, qui peut être accordée après demande à un film, une fiction télé ou bien encore un spot publicitaire. Car les animaux, chiens (Uggie dans The Artist, un des derniers en date, par exemple) et chats en premier lieu, sont très souvent utilisés. 

Le contrôle en vu de l’obtention de ce visa est « sérieux et approfondi ». Donc pas question de le demander une fois la production mise en boite ! 


Des vétérinaires mandatés pour les contrôles


Ce sont des vétérinaires (un ou plusieurs), qui sont alors mandatés par la Fondation et « envoyés en observateurs lors du tournage : sur les prises du vues, dans toutes les infrastructures prévues pour les animaux et dans certains cas, chez les dresseurs ».

Une charte a par ailleurs été mise en place et l’obtention du visa ne s’opère que si tous les points énoncés sont respectés (il y en a 36). Et pas question ‘’d’acheter’’ la Fondation : c’est elle qui prend en charge tous les frais des observateurs. Cela assure transparence et liberté d’appréciation. 

L'obtention définitive du Visa ne peur se faire qu'après visionnage de l’œuvre pour avoir l’assurance qu'aucune scène imprévue n'ait été tournée et ajoutée en l’absence des observateurs.

« Au-delà d’un simple contrôle, les vétérinaires mandatés par la Fondation 30 Millions d’Amis apportent leur expertise et leurs conseils sur les prises du vues, dans toutes les infrastructures prévues pour les animaux et chez les dresseurs », explique Reha Hutin, sur le site Internet de sa Fondation. « Ces contrôles sont les seuls moyens de vérifier que les comédiens à poils et à plumes sont protégés. »


Les producteurs français restent frileux


Mais ce visa n’a rien d’obligatoire et toute production peut ne pas le demander ou bien encore refuser tous contrôles. 

« Les producteurs français sont plus frileux que leurs homologues américains qui, en dépit d’un système de contrôle perfectible, ont compris que les visas attestant du bien-être des animaux utilisés pouvaient être un vrai plus aux yeux du public », commente Reha Hutin. « Au public français, toujours très sensible à ces questions, de savoir se montrer exigeant en la matière. »

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Photo : 123rf-Visa : Fondation 30 Millions d'Amis