Dirofilariose du chat : une maladie grave

La dirofilariose est une maladie grave au pronostic sombre. Contrairement à la leishmaniose qui ne concerne que les chiens, elle peut également toucher les chats. 

 

La dirofilariose chez le chat est une maladie parasitaire grave causée par un ver rond, Dirofilaria immitis, transmis par les moustiques. Ce parasite s’installe dans le cœur et les artères pulmonaires, provoquant des lésions cardiaques et pulmonaires parfois sévères. Bien que moins fréquente que chez le chien, la dirofilariose féline peut entraîner des symptômes respiratoires, des crises aiguës, voire la mort subite. Le diagnostic est complexe et le traitement reste principalement symptomatique, ce qui rend la prévention essentielle, surtout dans les zones à risque.

L'essentiel

  • La dirofilariose est une maladie parasitaire transmise par la piqûre de moustiques infectés, causée par un ver qui colonise le cœur et les artères pulmonaires.
  • La transmission est indirecte via les moustiques vecteurs : ceux-ci ingèrent les larves chez un animal infecté puis les transmettent à un nouveau chat lors d’une piqûre.
  • Le diagnostic combine tests sanguins, radiographies et échocardiographie. Le traitement est symptomatique (anti-inflammatoires, soutien cardiaque) car aucun antiparasitaire efficace et sûr n’est homologué pour le chat.

 

Qu'est-ce que la dirofilariose chez le chat ?

Définition

La dirofilariose chez le chat est une maladie parasitaire causée par le ver rond Dirofilaria immitis, transmis par la piqûre de moustiques infectés.

Ce ver s’installe principalement dans les artères pulmonaires et parfois dans le cœur, provoquant des lésions cardiaques et pulmonaires. Chez le chat, l’infestation est moins fréquente et souvent moins sévère que chez le chien, mais elle peut entraîner des symptômes respiratoires tels que toux, difficulté à respirer, voire des crises aiguës. Le diagnostic est plus difficile et repose sur des examens spécifiques. 

Un ver du coeur en cause

La dirofilariose est causée par Dirofilaria immitis, un ver parasite transmis principalement par des moustiques du genre Culex, Aedes ou Anopheles.

Lorsqu’un moustique pique un animal infecté, il ingère les microfilaires (larves du ver). Ces larves se développent ensuite dans le moustique pendant 10 à 14 jours avant d’être transmises à un nouvel hôte lors d’une piqûre suivante.

Chez le chien et parfois le chat, les larves migrent vers le cœur et les artères pulmonaires où elles deviennent des vers adultes, causant des lésions cardiaques et pulmonaires graves. La maladie dépend donc de la présence de moustiques vecteurs et de zones endémiques.

Comment se transmet la maladie chez le chat ?

La dirofilariose se transmet chez le chat par la piqûre de moustiques infectés. Lorsqu’un moustique pique un animal porteur de vers adultes, il aspire des microfilaires (larves). Ces microfilaires se développent en larves infectieuses dans le moustique pendant environ 10 à 14 jours.

Lorsqu’il pique un autre chat, il transmet ces larves infectieuses dans la peau du nouvel hôte. Les larves migrent ensuite dans l’organisme du chat, atteignant le cœur et les artères pulmonaires, où elles se développent en vers adultes, provoquant la maladie. La transmission dépend donc de la présence de moustiques vecteurs dans l’environnement.

La dirofilariose sévit principalement dans les régions tempérées et subtropicales, notamment le sud de l’Europe (bassin méditerranéen), certaines parties des États-Unis, l’Amérique centrale et du Sud, ainsi que l’Asie du Sud-Est. La présence de moustiques vecteurs et un climat chaud et humide (notamment à cause du réchauffement climatique) favorisent la transmission de la maladie.

moustique dirofilariose

Est-ce que la dirofilariose est contagieuse pour l'Homme ou le chien ?

La dirofilariose n’est pas contagieuse directement d’un chien ou d’un chat à un autre animal, ni à l’humain. La transmission nécessite obligatoirement l’intervention d’un moustique vecteur.

Autrement dit, le parasite passe du chien ou chat infecté au moustique, qui devient porteur des larves, puis le moustique infecte un autre animal ou, rarement, un humain par sa piqûre.

Chez l’humain, la dirofilariose est très rare et ne cause généralement pas de maladie grave, mais elle peut entraîner des nodules sous-cutanés ou pulmonaires. Le chien est le réservoir principal de la maladie.

Quels sont les symptômes de la dirofilariose chez le chat ?

Voici les signes cliniques évocateurs de la dirofilariose chez le chat :

  • Toux persistante : souvent sèche et irritative, liée à l’inflammation des voies respiratoires.
  • Difficulté à respirer (dyspnée) : respiration rapide ou laborieuse, signes d’insuffisance pulmonaire.
  • Fatigue et faiblesse : le chat devient moins actif, peut refuser de jouer ou sortir.
  • Perte d’appétit : réduction de la prise alimentaire, conduisant parfois à une perte de poids.
  • Vomissements : fréquents chez certains chats atteints, sans cause digestive apparente.
  • Selles molles ou diarrhée : possibles troubles digestifs secondaires.
  • Cyanose : coloration bleutée des muqueuses (gencives, langue) indiquant un manque d’oxygène.
  • Collapsus ou crises aiguës : dans les cas graves, le chat peut s’effondrer brutalement.
  • Toux avec expectoration sanglante : signe d’atteinte sévère des poumons.
  • Œdème thoracique ou abdominal : accumulation de liquide causée par une insuffisance cardiaque.
  • Signes neurologiques : parfois, dus à des embolies ou troubles circulatoires.
  • Mort subite : en cas de complications sévères comme une embolie pulmonaire massive.

Les symptômes peuvent être intermittents et difficiles à relier à la dirofilariose, rendant le diagnostic délicat chez le chat.

Comment confirmer le diagnostic de dirofilariose ?

Pour confirmer le diagnostic de la dirofilariose chez le chat, plusieurs examens sont nécessaires, car la maladie est souvent difficile à détecter :

  1. Examen clinique : le vétérinaire recherche des signes respiratoires, cardiaques, ou généraux compatibles avec la maladie.
  2. Tests sanguins spécifiques :
    • Test antigénique : détecte la présence d’antigènes produits par les vers adultes femelles.
    • Test sérologique (anticorps) : indique une exposition au parasite, mais ne confirme pas forcément une infection active.
    • Recherche de microfilaires dans le sang : souvent négative chez le chat car il y a rarement présence de microfilaires circulantes.
  3. Radiographies thoraciques : pour visualiser les modifications des poumons et du cœur, comme une hypertrophie des artères pulmonaires ou des lésions inflammatoires.
  4. Echographie cardiaque : pour détecter la présence des vers adultes dans les artères pulmonaires ou le cœur.
  5. PCR (biologie moléculaire) : pour identifier l’ADN du parasite dans le sang, méthode sensible mais moins courante en pratique.

Le diagnostic repose donc sur l’association des résultats cliniques, biologiques et d’imagerie, car aucun test seul n’est parfaitement fiable chez le chat.

chat veterinaire dirofilariose

Traitement de la dirofilariose

Quel vermifuge utiliser contre la dirofilariose chez le chat ?

Contrairement au chien, il n’existe pas de traitement médicamenteux officiel pour éliminer les vers adultes chez le chat, car les traitements utilisés chez le chien sont souvent toxiques pour lui.

Le traitement est donc symptomatique et de soutien :

  • Corticostéroïdes pour réduire l’inflammation pulmonaire causée par la mort des vers et les réactions immunitaires.
  • Médicaments pour améliorer la fonction cardiaque si nécessaire (diurétiques, médicaments cardiotropes).
  • Oxygenothérapie en cas de difficultés respiratoires sévères.
  • Repos strict.

Le conseil de Santévet : Etant donné qu'aucun traitement effiace n'existe chez le chat, la prévention est essentielle, surtout dans les zones à risque. Votre vétérinaire pourra vous conseiller un protocole de protection antiparasitaire adapté à votre compagnon.

Surveillance et suivi

Voici comment assurer la surveillance et le suivi du chat pendant le traitement de la dirofilariose :

  • Surveillance clinique régulière : observer l’état général du chat, notamment la respiration, l’appétit, le niveau d’énergie, et la présence de toux ou de difficultés respiratoires.
  • Contrôles vétérinaires périodiques : consultations pour évaluer la réponse au traitement symptomatique, ajuster les médicaments et surveiller d’éventuelles complications.
  • Examens complémentaires : Radiographies thoraciques régulières pour suivre l’évolution des lésions pulmonaires et cardiaques, échocardiographie si nécessaire pour contrôler la présence et l’évolution des vers dans le cœur ou les artères pulmonaires, analyses sanguines pour vérifier l’état général et détecter des signes d’inflammation ou d’autres anomalies.
  • Adaptation du traitement : en fonction des résultats et de l’état clinique, le vétérinaire peut modifier les doses de corticostéroïdes, introduire des traitements complémentaires ou recommander un repos plus strict.
  • Surveillance des effets secondaires : notamment liés aux corticostéroïdes (augmentation de la soif, appétit, risque d’infection).
  • Communication avec le propriétaire : informer régulièrement le propriétaire sur l’état du chat, les signes à surveiller à domicile, et l’importance d’un suivi rigoureux.

Un suivi attentif est essentiel pour améliorer la qualité de vie du chat et anticiper les complications potentielles.

Prix du traitement

Voici un tableau indicatif des coûts liés à la prise en charge de la dirofilariose chez le chat :

Type de dépense Prix moyen (€) Commentaires
Consultation vétérinaire initiale 40 – 70 Diagnostic, examen clinique
Tests sanguins (antigènes, sérologie) 50 – 100 Confirmation du diagnostic
Radiographies thoraciques 50 – 80 Évaluation des lésions cardiaques et pulmonaires
Échocardiographie (si nécessaire) 80 – 150 Diagnostic et suivi des vers
Médicaments corticostéroïdes (par mois) 20 – 40 Traitement symptomatique
Médicaments cardiaques (si prescrits) 30 – 60 Diurétiques, cardiotropes
Consultations de suivi (par visite) 40 – 70 Surveillance régulière
Soins complémentaires (oxygénothérapie, hospitalisation) Variable, 100 – 300+ En cas de complications sévères

 

Les coûts peuvent varier selon la région, la clinique vétérinaire, et la gravité de la maladie. Le traitement est souvent long et nécessite un suivi régulier, ce qui peut entraîner un budget conséquent sur plusieurs mois. L'assurance santé pour chat Santévet peut vous aider à couvrir ces frais imprévus.

Combien de temps un chat peut-il vivre avec la dirofilariose ?

Le pronostic de la dirofilariose chez le chat est généralement réservé, car la maladie peut être sévère même avec un faible nombre de vers. L’évolution est souvent imprévisible, avec des phases aiguës marquées par des troubles respiratoires graves pouvant entraîner la mort subite. Certains chats présentent une infection asymptomatique ou légère, tandis que d’autres développent des complications cardiorespiratoires importantes. Sans traitement spécifique pour éliminer les vers, la prise en charge vise à contrôler les symptômes et prévenir les crises. Un suivi vétérinaire régulier est indispensable pour adapter les soins et améliorer la qualité de vie.

Une étude* rapporte que la mortalité chez les chats présentant une dirofilariose symptomatique peut atteindre jusqu’à 50 % dans l’année suivant le diagnostic, en raison des complications cardiorespiratoires sévères (embolie pulmonaire, insuffisance cardiaque, réactions inflammatoires aiguës).

 

Prévention de la dirofilariose chez le chat

La prévention de la dirofilariose chez le chat est essentielle, car cette pathologie grave, transmise par les moustiques, peut être mortelle. Contrairement au chien, il n’existe aucun traitement adulte efficace et sûr chez le chat. La seule stratégie consiste donc à administrer une prévention mensuelle, sous forme de spot-on ou de comprimés. Ces traitements éliminent les larves avant qu’elles ne deviennent adultes. Ils doivent être débutés avant la saison des moustiques et poursuivis jusqu’à la fin, voire toute l’année en zone à risque. Limiter l’exposition aux moustiques complète la protection.

La dirofilariose féline est une maladie grave, aux symptômes variés et souvent difficiles à détecter. Son traitement reste un défi, reposant sur la gestion des complications plus que sur l’élimination du parasite. La prévention par l’utilisation régulière d’antiparasitaires adaptés et la limitation des piqûres de moustiques sont donc primordiales pour protéger le chat, notamment dans les régions où la maladie est endémique. Un suivi vétérinaire rigoureux est indispensable pour garantir la meilleure qualité de vie possible à l’animal infecté.

*Source : Atkins CE et al., Clinical features and survival in cats with heartworm disease, Journal of Veterinary Internal Medicine, 2000;14(5):532-540.
DOI : 10.1111/j.1939-1676.2000.tb02221.x