Que faire en cas de démangaisons chez le chat ?

La démangeaison est un symptôme très inconfortable pour les chats. Pour les traiter, il est nécessaire d'en identifier la cause précise, et elles sont nombreuses.

L'essentiel

  • Les démangeaisons peuvent avoir des origines très variées chez le chat, mais la cause principale est la présence de puces.
  • En cas de prurit au niveau des oreilles, c'est les acariens de la gale qui sont responsables.
  • Le traitement des démangeaisons nécessite d'identifier leur cause sous-jacente.

 

Pourquoi un chat se gratte le corps ou les oreilles ?

Le grattage chez le chat est un comportement normal, mais lorsqu’il devient excessif, il peut révéler un problème de santé sous-jacent. Un chat qui se gratte fréquemment le corps ou les oreilles souffre souvent d’une irritation, d’une gêne ou d’une douleur localisée. Comprendre les causes possibles est essentiel pour intervenir efficacement. On peut distinguer deux grandes catégories de causes : les causes parasitaires et les problèmes de peau (dermatologiques).

Les causes parasitaires

Les parasites externes sont l’une des causes les plus fréquentes de démangeaisons chez le chat. Ces petits envahisseurs provoquent irritation et inconfort, entraînant un grattage important qui peut parfois aller jusqu’à des lésions cutanées.

Les puces

Les puces sont les parasites externes les plus courants chez les chats. Elles se nourrissent du sang et provoquent des démangeaisons intenses dues à leur salive irritante. Le grattage est souvent localisé sur le dos, la base de la queue, le ventre, et parfois les oreilles. Chez certains chats, une hypersensibilité à la salive des puces peut provoquer une dermatite allergique aux piqûres de puces (DAPP), aggravant le prurit (démangeaison) et entraînant des lésions cutanées sévères.

Jusqu'à 80 % des cas de prurit chez le chat sont liés à une infestation par les puces ou à une dermatite allergique aux piqûres de puces (DAPP).

 

Les acariens

Plusieurs types d’acariens peuvent affecter la peau et les oreilles du chat :

  • Otodectes cynotis : ces acariens de l’oreille provoquent la gale auriculaire, une affection très fréquente chez le chat. Le chat se gratte les oreilles, secoue la tête et peut avoir des croûtes, des cérumen foncé et une odeur désagréable dans les conduits auditifs.
  • Sarcoptes scabiei : responsable de la gale sarcoptique, ce parasite est plus rare chez le chat mais peut causer des démangeaisons très sévères et des lésions importantes.
  • Demodex spp. : ces acariens vivent normalement en faible nombre sur la peau, mais en cas de trouble immunitaire, ils peuvent proliférer et provoquer une démodécie, entraînant une chute de poils, des croûtes, et des démangeaisons.

La gale des oreilles (Otodectes cynotis) est responsable de 50 à 80 % des otites externes chez le chat, en particulier chez les jeunes ou les chats vivant en collectivité.

 

Les tiques

Les tiques, bien que moins fréquemment responsables de démangeaisons, peuvent s’attacher à la peau du chat et provoquer des irritations localisées. Leur présence est plus fréquente en milieu extérieur, surtout en zones boisées.

Autres parasites

Parfois, d’autres parasites comme les poux (très rares chez le chat) peuvent provoquer des démangeaisons.

Problèmes de peau responsables du grattage chez le chat

Les démangeaisons peuvent également être causées par des affections dermatologiques non parasitaires. Ces problèmes de peau peuvent être d’origine allergique, infectieuse, ou liée à des troubles métaboliques ou environnementaux.

Dermatites allergiques

Les réactions allergiques sont une cause fréquente de démangeaisons chez le chat. Elles peuvent être liées à :

  • Allergies alimentaires : une intolérance ou une allergie à certains ingrédients de la nourriture peut provoquer une dermatite allergique, souvent localisée sur la tête, les oreilles, le ventre et les pattes.
  • Dermatite atopique : il s’agit d’une hypersensibilité à des allergènes inhalés (pollens, acariens domestiques). Le chat développe des démangeaisons, des rougeurs, des croûtes et des pertes de poils souvent sur la tête, le cou, et les extrémités.
  • Dermatite de contact : contact avec certains produits chimiques, plantes ou matériaux irritants peut entraîner une inflammation locale et un grattage.

Infections bactériennes ou fongiques

Une peau infectée par des bactéries (pyodermite) ou des champignons (teigne) peut provoquer des démangeaisons. Les infections secondaires sont fréquentes lorsque la peau est lésée par le grattage ou lorsqu’un problème sous-jacent affaiblit la barrière cutanée.

Séborrhée et troubles de la peau

Certains troubles du métabolisme cutané, comme la séborrhée (production excessive ou anormale de sébum), peuvent entraîner une peau grasse ou sèche, accompagnée de démangeaisons. Ces troubles favorisent aussi le développement d’infections secondaires.

Troubles hormonaux

Des maladies endocriniennes comme l’hyperthyroïdie ou le diabète peuvent induire des modifications cutanées et un prurit plus ou moins marqué.

Stress et troubles comportementaux

Le grattage peut aussi être lié à un stress ou à une anxiété chronique. Un chat anxieux peut adopter un grattage excessif et un léchage compulsif qui abîment sa peau (dermatite psychogène).

demangeaisons chat

Comment diagnostiquer l'origine des démangeaisons chez le chat ?

Le diagnostic de l'origine des démangeaisons chez le chat est réalisé par un vétérinaire en plusieurs étapes :

Étape / Méthode Description Ce que ça permet de détecter
1. Anamnèse (interrogatoire) Recueillir des informations sur l’apparition des démangeaisons, l’environnement, l’alimentation, les traitements déjà essayés, le mode de vie (intérieur/extérieur). Indices sur allergie alimentaire, exposition à des parasites, stress ou cause environnementale.
2. Examen clinique complet Inspection visuelle de la peau et des oreilles : présence de rougeurs, croûtes, pertes de poils, lésions, cérumen dans les oreilles, zones touchées. Localisation des lésions, identification d’indices parasitaires, infections ou traumatismes liés au grattage.
3. Recherche de parasites externes Observation directe des parasites visibles (puces, tiques) ou recherche au microscope via raclages cutanés, épilations ou écouvillonnage auriculaire. Identification des puces, acariens (Otodectes, Sarcoptes, Demodex), tiques.
4. Examen dermatologique complémentaire Raclages cutanés profonds et superficiels pour rechercher acariens microscopiques, cytologie cutanée pour détecter bactéries ou levures. Diagnostic de la gale, pyodermite bactérienne, infections fongiques.
5. Tests d’allergie Tests sanguins ou tests cutanés pour détecter une hypersensibilité à des allergènes (pollens, acariens, aliments). Confirmation d’allergie atopique ou alimentaire.
6. Examen parasitologique spécifique Recherche d’œufs, larves ou parasites spécifiques dans les croûtes ou sécrétions. Confirmation de certaines parasitoses comme la gale sarcoptique.
7. Analyse alimentaire Mise en place d’un régime d’éviction hypoallergénique pour vérifier la réaction du chat à une nouvelle alimentation. Diagnostic d’allergie alimentaire si amélioration notable.
8. Analyses complémentaires Analyses sanguines pour évaluer l’état général, fonction thyroïdienne, glycémie, et biopsies cutanées si nécessaire. Détection de troubles hormonaux ou maladies inflammatoires cutanées spécifiques.
9. Évaluation comportementale Observation ou interrogation sur le comportement du chat, stress, anxiété, ou présence de troubles du comportement. Identifier une dermatite psychogène ou stress liée au grattage.
  • Anamnèse et examen clinique sont indispensables et toujours réalisés en premier. Ils orientent vers une cause probable.
  • La recherche de parasites est primordiale, car les puces et acariens sont très fréquents.
  • En cas d’absence de parasites, on suspectera une cause allergique ou dermatologique.
  • Le régime hypoallergénique est souvent la clé pour détecter une allergie alimentaire.
  • Les tests d’allergie et analyses complémentaires permettent d’affiner le diagnostic.
  • Enfin, il ne faut pas oublier le rôle possible du stress et des troubles comportementaux.

Ce protocole permet de poser un diagnostic précis et de proposer un traitement adapté, limitant ainsi l’inconfort du chat et les complications cutanées.

L'avis de Santévet : Le diagnostic de l'origine des démangeaisons peut prendre du temps si ce n'est pas une cause parasitaire. Une assurance santé pour chat permet de couvrir les frais de consultation, d'examens et de traitements.

Comment faire pour que mon chat arrête de se gratter ?

toilette chat demangeaisons

Un chat qui se gratte de façon excessive souffre souvent d’une irritation ou d’un problème sous-jacent qu’il faut identifier pour agir efficacement. Voici les étapes clés pour aider votre chat à se sentir mieux et réduire ce grattage gênant.

  • Rendez-vous avec un vétérinaire : Le premier réflexe doit être une visite chez le vétérinaire. Lui seul pourra diagnostiquer précisément la cause des démangeaisons : parasites, allergies, infections, ou autres problèmes de peau.
  • Traiter les parasites : Si des puces, acariens ou autres parasites sont détectés, un traitement antiparasitaire adapté doit être appliqué rapidement. Il existe des pipettes, sprays, ou comprimés très efficaces, souvent à renouveler plusieurs fois selon la prescription.
  • Soigner les infections : Les démangeaisons peuvent aussi venir d’infections bactériennes ou fongiques secondaires. Le vétérinaire prescrira des traitements locaux (shampoings, crèmes) ou oraux pour soigner la peau.
  • Gérer les allergies : En cas d’allergie alimentaire ou environnementale, il faudra modifier l’alimentation avec une nourriture hypoallergénique ou limiter l’exposition aux allergènes, parfois accompagnée de médicaments anti-inflammatoires.
  • Apaiser le stress : Le stress peut provoquer un grattage compulsif. Offrir un environnement calme, des jouets, et des routines rassurantes aide à réduire l’anxiété.

Comment prévenir les démangeaisons chez le chat ?

La prévention des problèmes de peau chez le chat repose sur plusieurs piliers. Tout d’abord, il est essentiel d’assurer une protection antiparasitaire régulière, même chez un chat d’intérieur : puces, acariens et aoûtats sont des causes majeures de démangeaisons. Une alimentation de qualité, riche en protéines animales et équilibrée en acides gras essentiels, contribue à maintenir une peau saine.

L’entretien du pelage est aussi important : brossages réguliers, surtout chez les chats à poils longs, permettent d’éliminer les débris, d’éviter les nœuds et de repérer rapidement une anomalie cutanée. Pour les chats sujets au stress (facteur favorisant certains troubles cutanés), un environnement stable et enrichi est recommandé.

Enfin, un suivi vétérinaire régulier permet de détecter précocement tout signe d’allergie, d’infection ou de maladie dermatologique et d’agir avant que la situation ne s’aggrave.

Pour conclure, les démangeaisons chez le chat sont très souvent provoquées par les puces, mais pas que ! Le diagnostic de la cause permet la mise en place d'un traitement efficace.

Sources :

  • Muller, D.C., Kirk, R.W., Scott, D.W., Miller, W.H., Griffin, C.E. (2001). Muller and Kirk's Small Animal Dermatology (6th ed.). W.B. Saunders Company.
  • Hensel P., Santoro D., Favrot C., Hill P., Griffin C. (2015). Canine atopic dermatitis: Detailed guidelines for diagnosis and allergen identification. BMC Veterinary Research, 11:196.
  • Carlotti D.N., Remy I. (2004). Feline miliary dermatitis: a retrospective study of 45 cases (1990–1998). Revue de Médecine Vétérinaire, 155(1), 25-30.
  • Scott D.W., Miller W.H., Griffin C.E. (2001). Small Animal Dermatology, 6th ed. Saunders.
  • Plant J.D. (2006). Recognition and diagnosis of pruritus. Clinical Techniques in Small Animal Practice, 21(3), 113–117.