La maladie des griffes du chat est une zoonose. C’est-à-dire qu’elle est transmissible de l’animal à l’Homme. Les puces peuvent véhiculer une bactérie qui en est responsable. D’où l’importance de traiter efficacement son chat contre les parasites, tout au long de l’année.
L'essentiel
- Bartonella henselae infecte le chat via les piqûres de puces, puis peut être transmise à l’humain par griffure, morsure ou léchage.
- Chez l’humain, elle provoque ganglions, fièvre et fatigue, et guérit généralement sans traitement spécifique.
- Des antiparasiraires réguliers permettent de prévenir la maladie chez le chat, et donc chez les humains.
La maladie des griffes du chat : définition
La maladie des griffes du chat est une infection bactérienne causée par Bartonella henselae.
Un chat attrape la bactérie Bartonella henselae principalement par les piqûres de puces. Les puces infectées transmettent la bactérie lorsqu’elles piquent le chat. Un chat peut aussi se contaminer en se grattant avec ses griffes souillées par des excréments de puces. La plupart du temps, les chats infectés ne montrent aucun symptôme : ce sont des porteurs sains. Les jeunes chats et les chatons sont plus souvent porteurs de la bactérie que les adultes, notamment ceux qui vivent dehors ou qui ne sont pas traités régulièrement contre les parasites.
En Europe, la séroprévalence de Bartonella henselae chez les chats varie largement, allant d’environ 8 % en Suisse à plus de 50 % aux Pays-Bas, avec des taux intermédiaires autour de 15-40 % dans plusieurs autres pays comme la France, l’Espagne et l’Italie. |
Comment la maladie se transmet des chats aux humains ?
Un chat porteur de Bartonella henselae peut transmettre la maladie à l’humain de trois façons principales :
- Griffure : la plus fréquente. La bactérie présente sur les griffes souillées pénètre sous la peau.
- Morsure : si la salive du chat contient la bactérie.
- Léchage d’une plaie ou d’une peau abîmée : plus rare, mais possible.
L'avis de Santévet : Il n’est pas nécessaire que le chat soit malade pour transmettre la bactérie ! C’est pourquoi il est important de traiter régulièrement les chats contre les puces et d’éviter les jeux violents qui provoquent des griffures.
Est-ce que la maladie des griffes du chat est contagieuse ?
Non, la maladie des griffes du chat n’est pas contagieuse d’une personne à une autre. Elle se transmet uniquement par contact direct avec un chat porteur de la bactérie Bartonella henselae. Il n’existe donc aucun risque à côtoyer une personne infectée. En revanche, un chat infecté peut transmettre la bactérie à plusieurs personnes, surtout s’il a tendance à griffer ou mordre.
Quels sont les symptômes de la maladie des griffes du chat ?
Les symptômes apparaissent chez l'humain généralement 3 à 10 jours après la griffure :
- Rougeur, papule ou vésicule au point de griffure
- Gonflement des ganglions lymphatiques proches de la zone blessée
- Fièvre modérée, fatigue
- Maux de tête
- Douleurs musculaires ou articulaires
- Perte d’appétit
- En cas de forme plus sévère : atteintes oculaires, neurologiques ou hépatiques (plus rare)
- Chez les personnes immunodéprimées : évolution potentiellement grave (angiomatose bacillaire)
Dans la majorité des cas, l’infection est bénigne et guérit spontanément en quelques semaines.
Comment confirmer le diagnostic de la maladie des griffes du chat ?
Le diagnostic de la maladie des griffes du chat repose avant tout sur l’interrogatoire du patient (griffure récente par un chat) et l’examen clinique (lésion cutanée, ganglions enflés).
En cas de doute, surtout si les symptômes sont atypiques ou sévères, des examens complémentaires peuvent être réalisés : sérologie Bartonella (pour détecter les anticorps) ou PCR (recherche directe de l’ADN bactérien). Une échographie ou un scanner peut être utile si des organes internes sont touchés. Toutefois, ces tests ne sont pas toujours nécessaires dans les formes bénignes, qui régressent spontanément. Un avis médical est recommandé pour confirmer le diagnostic.
Quel est le traitement pour la maladie des griffes du chat ?
Dans la majorité des cas, la maladie des griffes du chat guérit spontanément en quelques semaines sans traitement spécifique. On recommande simplement du repos, des antalgiques (paracétamol) et éventuellement des anti-inflammatoires pour soulager la douleur liée aux ganglions.
En revanche, si les symptômes sont sévères, persistants, ou si le patient est immunodéprimé, un traitement antibiotique peut être prescrit.
Les formes compliquées (atteinte oculaire, neurologique ou hépatique) nécessitent un suivi médical étroit et parfois des examens complémentaires.
Dans tous les cas, il est important de consulter un médecin en cas de doute ou de symptômes inhabituels.
Est-ce que la maladie des griffes du chat est grave ?
Dans la grande majorité des cas, la maladie des griffes du chat est bénigne et sans gravité. Elle provoque surtout un gonflement des ganglions et une gêne passagère qui disparaît spontanément en quelques semaines. Cependant, chez certaines personnes — notamment les immunodéprimés (patients atteints du VIH, greffés, sous chimiothérapie…) — la maladie peut évoluer vers des formes plus graves : atteintes du foie, des yeux, du cerveau ou prolifération vasculaire (angiomatose bacillaire). Ces cas restent rares. Un avis médical est recommandé en cas de fièvre prolongée, de douleurs importantes ou de symptômes inhabituels après une griffure de chat.
Comment prévenir la maladie des griffes du chat ?
La prévention repose sur quelques gestes simples. Tout d’abord, traitez régulièrement votre chat contre les puces, principales responsables de la transmission de la bactérie Bartonella henselae. Évitez les jeux brutaux avec les chats, surtout les chatons, plus souvent porteurs. En cas de griffure ou morsure, lavez immédiatement la plaie à l’eau et au savon, puis désinfectez-la. Ne laissez pas un chat lécher une peau abîmée ou une plaie. Enfin, les personnes fragiles (enfants, immunodéprimés) doivent redoubler de prudence. Un suivi vétérinaire régulier et une bonne hygiène sont les meilleures protections contre cette maladie évitable.
Le vétérinaire conseillera sur le produit antipuce le mieux adapté afin de protéger efficacement votre compagnon. L’achat de l’antiparasitaire peut être financé grâce au forfait prévention contenu dans certaines formules d'assurance santé animale.
Quelle maladie peut être transmise des chats aux humains ?
Voici un tableau des principales maladies transmissibles des chats aux humains (zoonoses) :
Maladie | Agent responsable | Mode de transmission | Symptômes chez l’humain |
---|---|---|---|
Maladie des griffes du chat | Bartonella henselae | Griffure, morsure, léchage d’une plaie | Ganglions enflés, fièvre, fatigue |
Toxoplasmose | Toxoplasma gondii (parasite) | Contact avec les selles de chat (litière, terre) | Fièvre, douleurs musculaires ; danger pour les femmes enceintes |
Teigne | Champignons dermatophytes | Contact direct avec le pelage infecté | Plaques rouges rondes sur la peau, démangeaisons |
Chlamydiose | Chlamydophila felis | Sécrétions oculaires du chat infecté | Conjonctivite légère (rare chez l’humain) |
Rage | Lyssavirus | Morsure d’un animal infecté | Maladie neurologique grave et mortelle (extrêmement rare) |
Gale (rare) | Acarien (gale notoédrique) | Contact rapproché avec un chat très infesté | Démangeaisons, boutons (souvent transitoires) |
Vers intestinaux (ascaris) | Toxocara cati (nématode) | Ingestion d’œufs présents dans l’environnement | Troubles digestifs, parfois migration larvaire |
Campylobactériose / Salmonellose | Campylobacter, Salmonella | Contact avec les selles ou croquettes crues | Diarrhée, crampes abdominales, fièvre |
Bien que généralement bénigne, la maladie des griffes du chat reste une infection à ne pas négliger, surtout chez les personnes fragiles. Transmise par une bactérie véhiculée par les puces, elle souligne l’importance de la prévention : hygiène, vigilance en cas de griffure, et traitement antiparasitaire régulier du chat sont essentiels.
Sources :
- Chomel, B. B., et al. (1995). Prevalence of Bartonella henselae antibodies in cats in France.
- Bergmans, A., et al. (1997). Bartonella henselae seroprevalence in stray cats in the Netherlands.
- Ayllón, T., et al. (2012). Prevalence of Bartonella species in cats in Spain.
- Glaus, B., et al. (1997). Seroprevalence of Bartonella henselae in cats in Switzerland.