Le poisson peut être un vrai régal pour votre chat tout en lui apportant des nutriments essentiels, mais encore faut-il savoir lequel et comment le lui donner en toute sécurité.
On nous répète souvent que le poisson est excellent pour la santé, mais qu’en est-il pour nos compagnons à quatre pattes ? Faut-il vraiment leur en donner, ou n’est-ce qu’un simple plaisir gustatif pour eux ? Plusieurs études montrent que le poisson peut apporter de véritables bienfaits à la santé des chats, tout en leur offrant un goût qu’ils adorent. On vous en dit plus ci-dessous.
L'essentiel (TL;DR) :
- Les poissons apportent aux chats des oméga‑3, des protéines et des bienfaits pour le cœur et le pelage.
- Il faut toujours cuire le poisson et retirer les arêtes, la peau et la tête avant de le servir.
- Le poisson doit être un complément à l’alimentation, et non le repas principal du chat.
- Il est conseillé de varier les sources de protéines et d’éviter le sel et l’excès de graisses.
Quel type de poisson est bon pour les chats ?
Tous les poissons ne se valent pas pour nos chats. Pour être vraiment bénéfiques, ils doivent s’inscrire dans une alimentation équilibrée.
Les poissons gras, comme le saumon, le hareng ou le maquereau, sont très intéressants car ils apportent des oméga‑3 et oméga‑6, essentiels pour le pelage, le cœur et la santé générale de votre félin. Il est conseillé de donner 20 grammes, deux fois par semaine.
Les poissons blancs, tels que la sole ou la daurade, conviennent particulièrement aux chats d’intérieur ou à ceux qui doivent surveiller leur poids. Ils peuvent être servis quotidiennement, toujours en petites portions de 20 grammes.
Pour garder tous les nutriments, privilégiez la cuisson vapeur ou en papillote. Évitez absolument les poissons fumés, marinés ou en conserve, trop riches en sel, et retirez systématiquement les arêtes pour éviter tout risque d’étouffement.
Le poisson reste un complément savoureux et nutritif, mais il ne doit jamais remplacer un repas complet pour votre chat.
Peut-on donner du poisson cru ou cuit à un chat ?
La cuisson du poisson reste indispensable pour protéger la santé de votre félin. Servi cru, il présente des dangers potentiels : la thiaminase*, une enzyme qui détruit la vitamine B1, peut provoquer des troubles neurologiques chez le chat. De plus, le poisson cru peut contenir des parasites, comme le ténia, ou des bactéries pathogènes, rendant la cuisson nécessaire.
Une température comprise entre 60 et 70°C suffit à éliminer ces risques tout en préservant la majorité des nutriments. Certaines espèces, comme le cabillaud ou la truite, supportent mieux d’être servies crues, mais uniquement après une congélation d’une semaine à -18°C. Cette précaution permet d’éliminer les germes dangereux et de garantir la sécurité de votre animal.
Peut-on donner une tête de poisson à un chat ?
Donner une tête de poisson à un chat n’est généralement pas recommandé. Même si certaines parties peuvent contenir des nutriments intéressants, elles présentent plusieurs risques :
- Les arêtes peuvent provoquer étouffement ou blessures dans la gorge et l’estomac.
- Le crâne et le cartilage sont difficiles à digérer pour le chat.
Inutile de prendre des risques : mieux vaut éviter la tête de poisson et se concentrer sur des morceaux sûrs et faciles à consommer.
Peut-on donner la peau de poisson à un chat ?
Il est préférable de ne pas donner la peau de poisson à un chat. Même si elle contient des nutriments intéressants, elle présente plusieurs risques :
- Difficulté de digestion : la peau peut être dure et difficile à digérer pour le système digestif du chat.
- Graisses excessives : certaines peaux, notamment celles de poissons gras comme le saumon, contiennent beaucoup de lipides, ce qui peut provoquer des troubles digestifs ou un surpoids.
- Risque de parasites ou toxines : si la peau n’est pas bien cuite ou provient d’un poisson contaminé, elle peut transporter des germes ou toxines.
Peut-on donner du poisson à un chaton ?
Le poisson est un véritable atout pour la croissance des chatons. Il est particulièrement riche en acides gras oméga-3, qui contribuent au développement du cerveau et du système nerveux. Ces nutriments jouent un rôle important dans la coordination, l’apprentissage et la santé cognitive générale de votre petit félin. Offrir du poisson dès le début de sa diversification alimentaire peut donc favoriser un développement harmonieux.
Pour commencer, il est préférable de proposer des morceaux tendres de poisson blanc, comme la sole ou le merlu, cuits à la vapeur afin de conserver un maximum de nutriments essentiels. Pour un chaton âgé de 3 à 6 mois, la portion recommandée est d’environ 10 grammes par repas, ce qui permet d’apporter les bénéfices du poisson sans surcharger son système digestif encore fragile.
Les poissons gras, tels que le saumon ou le maquereau, peuvent être introduits progressivement à partir de 6 mois, mais il est conseillé de n’en donner qu’une fois par semaine. Il est essentiel de retirer la peau et de s’assurer qu’il n’y a aucune arête, afin de prévenir tout risque d’étouffement ou de blessure. Pour faciliter la mastication et garantir que le chaton puisse manger en toute sécurité, découpez le poisson en très petits morceaux, adaptés à la taille et à la force de sa mâchoire.
Quels poissons sont toxiques pour les chats et doivent absolument être évités ?
Certains poissons peuvent présenter des risques importants pour la santé des chats et doivent être évités ou donnés avec une extrême prudence. Voici un tableau récapitulatif :
Poisson | Risques principaux pour le chat | Explications |
Thon en conserve | Mercure, déséquilibre nutritionnel | Le thon peut contenir trop de mercure et ne fournit pas tous les nutriments essentiels, ce qui peut entraîner des carences et des problèmes neurologiques ou rénaux. |
Poissons très gras (saumon, maquereau, sardines) | Pancréatite, troubles digestifs | Les graisses peuvent provoquer une inflammation du pancréas, des vomissements et des diarrhées en cas d’excès. |
Poisson frit ou pané | Graisses et additifs, épices toxiques | Les huiles de friture et les assaisonnements comme l’ail ou l’oignon peuvent causer des troubles digestifs, du surpoids ou des anémies. |
Poissons fumés | Teneur élevée en sel, conservateurs | Le sel en excès peut provoquer hypernatrémie et déshydratation, et les conservateurs sont néfastes pour la santé du chat. |
Faut-il donner des croquettes à base de poisson à son chat ?
Il est possible de proposer à un chat des croquettes ou des pâtées à base de poisson, mais cela ne doit pas constituer sa seule source de protéines. Le poisson apporte des protéines de qualité et des acides gras essentiels, bénéfiques pour la santé du pelage et du système nerveux. Cependant, une alimentation variée est nécessaire pour couvrir l’ensemble des besoins nutritionnels du chat.
Il est donc recommandé d’alterner les sources de protéines. On peut proposer également des croquettes ou des pâtées à base de poulet, d’agneau ou de bœuf. Cette diversité permet de prévenir d’éventuelles carences et de limiter les risques d’allergies alimentaires.
Il est également important de respecter les quantités recommandées par le fabricant et de choisir des aliments adaptés à l’âge, au poids et à l’état de santé de l’animal. Une alimentation équilibrée et variée contribue à maintenir le chat en bonne santé sur le long terme, tout en lui offrant une expérience gustative agréable et diversifiée.
Libby Sheridan, vétérinaire diplômée et spécialiste en nutrition animale, conseille de faire très attention au moment de choisir la nourriture pour votre chat. Elle explique : « Lorsque vous achetez des croquettes ou des pâtées, ne vous laissez pas séduire par le joli minou sur l’emballage. Il est beaucoup plus important de vérifier l’étiquette et de rechercher un apport supplémentaire en huiles de poisson. » Selon elle, il faut toujours privilégier aussi une bonne marque, qui garantit que les huiles proviennent d’espèces adaptées et d’eaux non polluées. Cette vigilance permet d’assurer à votre chat un apport en nutriments de qualité, tout en limitant les risques liés aux contaminants présents dans certaines sources de poisson. |
Le conseil de Santévet : les chats peuvent vite se lasser de toujours manger la même chose. Pour éveiller leur curiosité et rendre les repas plus agréables, vous pouvez proposer différentes textures, comme de la pâtée, des mousses ou des croquettes, et varier légèrement les saveurs.
Outre l’alimentation, comment prendre soin de votre félin ?
Prendre soin de votre chat va bien au-delà de l’alimentation. Voici quelques points essentiels pour son bien-être :
- Toilettage régulier : brosser votre chat aide à éviter les nœuds et les boules de poils, et permet de détecter rapidement tout problème de peau. Les chats à poils longs apprécieront un brossage quotidien, tandis que pour les poils courts, une à deux fois par semaine suffit généralement.
- Visites chez le vétérinaire : des contrôles réguliers sont importants pour suivre les vaccinations, prévenir les parasites et repérer rapidement tout souci de santé, qu’il s’agisse de dents, d’urine ou de maladies fréquentes chez le chat.
- Activité et stimulation : les chats ont besoin de bouger et de rester curieux. Des jouets, un arbre à chat ou simplement quelques moments de jeu avec vous contribuent à leur bien-être physique et mental, tout en réduisant stress et ennui.
- Confort et sécurité : offrez à votre chat des endroits tranquilles pour se reposer ou observer son environnement. Les perchoirs et espaces en hauteur lui permettent de se sentir en sécurité et maître de son territoire.
- Hydratation : veillez à ce que votre chat ait toujours de l’eau fraîche à disposition. Certains chats boivent peu spontanément ; une fontaine ou plusieurs points d’eau dans la maison peuvent encourager l’hydratation et prévenir des problèmes urinaires ou rénaux.
Saviez-vous ? Une assurance santé chat peut vous aider à couvrir jusqu’à 100 % de vos frais vétérinaires en cas de maladie ou d’accident.
Le poisson peut représenter un vrai plaisir pour votre chat, tout en lui apportant des nutriments essentiels, à condition de bien le choisir et de le préparer correctement. Il est toutefois important de le considérer comme un complément à une alimentation variée et équilibrée, et non comme une source unique de protéines. En respectant les quantités recommandées et en alternant avec d’autres aliments adaptés, vous favorisez la santé, le bien-être et le plaisir gustatif de votre compagnon à quatre pattes.
Santévet
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Photos : Pixabay
Source :
*Raw Feeding - "Les poissons et la thiaminase"