USA : les vétérinaires contre l’obésité des chiens et chats

Combattre l’obésité n’est pas une tache aisée, et les vétérinaires manquent souvent d’outils pour en discuter de façon constructive avec les propriétaires. Expérience dans le New Jersey (Etats-Unis), avec un programme pour aider les propriétaires à faire maigrir leur animal, et surtout à atteindre ce but. 

Etats-Unis : les vétérinaires luttent activement contre l’obésité des chiens et des chats - Dossiers - Chien
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Combattre l’obésité n’est pas une tache aisée, et les vétérinaires manquent souvent d’outils pour en discuter de façon constructive avec les propriétaires. Un hôpital pour animaux dans le New Jersey (Etats-Unis), a mis au point un programme pour aider les propriétaires à faire maigrir leur animal, et surtout à atteindre ce but. 

Le programme de l’Oradell Animal Hospital mis en place dans le New-Jersey (Etats-Unis) se veut être un exemple d’appréhension de l’obésité des animaux de compagnie.Le programme commence par une consultation d’une demi-heure, au cours de laquelle le propriétaire est invité à remplir un questionnaire sur l’alimentation de son animal (disponible sur le site web de l’hôpital Oradell.com). Cela aide le vétérinaire à établir un historique. 

S’ensuit un examen clinique et enfin, la détermination de l’état physique et alimentaire de l’animal, ce qui est indispensable pour pouvoir affirmer objectivement aux propriétaires que l’animal est bien en surpoids. 

D’après une étude par Pfizer Animal Health, sur 47 % de cas d’obésité observés par les vétérinaires, seuls 17 % étaient reconnus par les propriétaires des animaux concernés. Chiens et chats sont concernés de la même manière. 

Une observation confirmée par une étude de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort (publiée dans le Journal of Feline Medecine and Surgery), qui démontrait que les propriétaires sous-estimaient souvent le surpoids de leur animal.


Cruciale prise de conscience des propriétaires 


La prise de conscience des propriétaires est cruciale, selon le personnel de l’hôpital, et se fait avec le vétérinaire, en examinant l’animal ensemble. 

En général, ce point acquis, les patients sont prêts à inscrire leur animal au programme qui dure 6 mois, qui comprend un rendez-vous mensuel d’1/4 d’heure et des visites de contrôle pendant 5 mois. La plupart des vétérinaires sont dubitatifs quant à la capacité des propriétaires à gérer le poids de leur animal, mais à Oradell, on est optimiste.

Le programme mis en place comporte plusieurs points :

- Le praticien en chef présente à sa direction son plan en quelques lignes directrices, qui vont de l’équipement nécessaire au mode d’entraînement et au budget.

- Construire une équipe enthousiaste est important, tout autant que de réunir des gens compréhensifs et humains envers les patients.

- L’équipe doit pouvoir répondre à toute demande des propriétaires ou question sur un poids de nutrition et d’alimentation. Ceux qui possèdent des animaux sont invités à mettre en pratique certaines notions du programme pour mieux le comprendre et ensuite le diffuser.

- Diffuser le programme via sites Internet, réseaux sociaux, brochures…

-Faire en sorte que le programme soit peu coûteux. L’hôpital n’a pas besoin d’externaliser les régimes alimentaires (de faire établir les recettes à l’extérieur par exemple). Du côté des patients, ils s’acquittent d’une somme forfaitaire qui paye les visites d’avance, ce qui les incite forcément à se présenter aux visites de contrôle.

- Faciliter la communication : si les patients ne peuvent se déplacer, l’hôpital leur fournit une balance, et peut faire le suivi par téléphone. Il n’est même pas nécessaire d’avoir un rendez-vous pour être reçu : tout le monde est le bienvenu.

Le programme existe depuis 2 ans et demi, et 73 % de chiens et 27  % de chats l’ont suivi. D’après l’hôpital, il est encore trop tôt pour déterminer les effets à long terme. Une chose est sûre : 86 % des clients venus une première fois sont revenus pour les visites de contrôle, et 79 % des propriétaires ont poursuivi le programme pendant au moins 3 mois. A l’issu de ces 3 mois, près de 96 % des animaux avaient perdu du poids. 
 

Créer un pôle « alimentation » dans les cliniques serait extrêmement bénéfique

De plus en plus de propriétaires se sentent concernés par les questions de nutrition, et la spécialisation des vétérinaires suit cet intérêt. Certains praticiens estiment que la création d’un pôle alimentation dans les cliniques serait extrêmement bénéfique à l’essor de cette problématique. 

Une meilleure connaissance et appréhension de la relation maître-animal permettra aussi à l’avenir de mieux soigner l’obésité voire de l’anticiper. De nombreux programmes de « réhabilitation » fleurissent et rencontrent un certain succès, pour peu qu’ils soient gérés avec sérieux. 

Le combat contre l’obésité est crucial, car autant que chez les humains, il affectera les vies de chacun, en raccourcissant la vie des animaux de compagnie, et en détruisant en partie le lien créé avec le maître. C’est un problème qu’aucun vétérinaire ne peut ignorer aujourd’hui, et tout passe, comme toujours, par la prévention.


Source : Trends Magazine (Janvier/Février 2009) – SFC (Société Francophone de Cynotechnie



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À propos de l'auteur

Claude Pacheteau
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