Cancer de la peau : une cause de mortalité chez le chien

A chaque époque correspond une maladie, une pandémie, dont la seule évocation fait frémir les humains. Au XXIe siècle, il s’agit du cancer. Principale cause de décès chez l’homme, cette pathologie emporte près de la moitié des chiens de race mourant de maladie et la moitié des chiens de plus de 10 ans.

Maladie à composante génétique, le risque de cancer s’accroit à mesure du vieillissement de l’animal. Les vétérinaires et les maîtres sont de plus en plus conscients de la menace que cette affection fait planer sur les chiens. Les statistiques indiquent qu’un chien sur cinq développera un cancer au cours de sa vie, la forme la plus commune étant le cancer de la peau.

De fait, les vétérinaires sont plus souvent consultés par les propriétaires de chiens pour des problèmes cutanés que pour n’importe quel autre type de trouble ou de maladie. La peau des chiens est presque aussi sensible que la peau humaine et tous deux souffrent des mêmes troubles (hormis l’acné). C’est pourquoi la dermatologie est devenue une spécialité pratiquée par beaucoup de vétérinaires.

Les animaleries vendent des produits contre les maladies de la peau (avec un succès très aléatoire), mais la plupart de ces produits traitent les symptômes sans régler le problème de fond, sans parler des effets secondaires.

Certaines règles d’hygiène alimentaire se sont certes avérées efficaces pour limiter l’apparition ou le développement du cancer de la peau chez le chien. Ainsi des compléments nutritionnels tels que les acides gras oméga-3, les TCMs ou les acides aminés comme la glutamine ont démontré leur utilité chez les chiens, notamment les races plus sujettes au cancer.


Modifications cutanées d'abord inaperçues 

Les progrès de la médecine vétérinaire concernant le suivi thérapeutique et le traitement des cancers laissent, par ailleurs, espérer un avenir moins sombre pour les générations canines à venir. Et puisqu’on soupçonne une intervention de la génétique, on peut toujours ne pas faire se reproduire un animal dont un parent, proche ou lointain, a été atteint par la maladie. Le cancer n’apparaissant généralement qu’à un âge avancé, c’est la seule façon d’évaluer le risque chez un chien par ailleurs sain.

Mais ce que l’on ignore trop souvent ce sont les méfaits du soleil sur le chien. En effet, si l’origine des tumeurs malignes de la peau est souvent inconnue et que certains virus peuvent parfois être mis en cause, il n’en reste pas moins que le dysfonctionnement hormonal et les rayonnements solaires sont à l'origine du développement de bon nombre de cancers cutanés chez le chien de race.

La multiplication excessive des cellules tumorales est à l'origine de modifications cutanées qui passent d'abord inaperçues, mais qui rapidement provoquent des signes cliniques, qui doivent " faire penser cancer ". 

Il s'agit essentiellement de lésions en relief, sous la forme de plaques, d'excroissances, de nodules, de plus ou moins grande taille, qui peuvent s'ulcérer et saigner. Ces lésions apparaissent dans n'importe quelle zone du tégument cutané, et évoluent plus ou moins rapidement. Retenons que l'aspect des différents types tumoraux est dans l'ensemble relativement semblable, même si certaines tumeurs peuvent avoir des caractéristiques évocatrices. La conséquence directe est la difficulté, voire l'impossibilité d'affirmer le caractère agressif ou inoffensif de la tumeur d'un point de vue clinique et la nécessité d'avoir recours le plus rapidement possible à des examens complémentaires. Ainsi, il n'est pas possible de prévoir le comportement d'un nodule de petite taille, sous prétexte qu'il évolue lentement et semble peu agressif.

D'autre part, il faut également noter que certaines tumeurs cutanées peuvent se manifester sous des formes cliniques très déroutantes, difficiles à diagnostiquer au prime abord : rougeur généralisée de la peau, empâtement cutané localisé, déformation du chanfrein…En outre, certaines tumeurs cutanées sont responsables de l'apparition de syndromes dits paranéoplasiques, c'est à dire qui accompagnent son développement, mais sans rapport direct avec sa présence " physique ". Ainsi, on peut observer des vomissements, une diarrhée, un amaigrissement, une soif augmentée, des troubles sanguins, une anémie...

Ces signes sont dans certains cas de véritables sonnettes d'alarme qui permettent d'attirer l'attention vers la présence de telle ou telle tumeur de la peau jusque là passée inaperçue (source : Les Cockers de l'Etang au Coeur Sauvage.)

Le problème est tel, qu’aux Etats-Unis, 94 % des vétérinaires spécialisées en dermatologie recommandent l’emploi d’écran solaire pour les chiens à forte prévalence et les plus exposés. Les besoins de diverses races de chiens en matière de protection solaire sont donc désormais reconnus par la majorité des vétérinaires aux Etats-Unis. Pour preuve, l’ American Animal Hospital Association et l’American College of Veterinary Dermatology communiquent beaucoup ces derniers temps sur le sujet. Et la presse spécialisée relaye de plus en plus l’information.

Source : BIOtty phoods 

 

Des races prédisposées

Certaines races sont plus prédisposées que d’autres aux tumeurs malignes de la peau engendrées par le rayonnement solaire : les boxers, les labrador retrievers, les teckels (mastocytomes de la peau), les beaucerons (carcinomes epidermoïde), les dobermanns, les bouledogues, les bull terriers, les bichons, les caniches, les schnauzers et la plupart des chiens nus, à poil court et fin, à poil blanc et clair, à peau rose.

Sont également concernés tous les chiens sujets à une exposition prolongée au soleil tels que les chiens vivant à l’extérieur, les chiens en promenade,  les chiens de travail, les chiens rasés en tout ou partie et les chiens de compagnie durant l’été.




 

Pour en savoir plus


En France, deux laboratoires spécialisés dans la dermo-cosmétique animale propose un écran solaire spécialement conçu pour protéger le chien du rayonnement solaire.

Infos : Laboratoire BIOtty phoods (33000 Bordeaux) : www.biottyphoods.com 




SantéVet

Le spécaliste de l’assurance santé chien et chat

Photos : Frédéric Duhayer et BIOtty phoods