Les antiparasitaires pour chien : dangereux pour mon chat ?

Certains antiparasitaires utilisés chez le chien se révèlent très toxiques pour le chat. De même, de nombreux produits pour lutter contre les nuisibles de la maison ou du jardin (fourmis, moustiques, mouches, cafards…) peuvent être dangereux pour les animaux de compagnie. 60 Millions de Consommateurs tire la sonnette d’alarme. 

Des antiparasitaires pour chien très dangereux pour le chat - Dossiers - Chat
Des antiparasitaires pour chien très dangereux pour le chat - Fotolia.com

Certains antiparasitaires utilisés chez le chien se révèlent très toxiques pour le chat. De même, de nombreux produits pour lutter contre les nuisibles de la maison ou du jardin (fourmis, moustiques, mouches, cafards…) peuvent être dangereux pour les animaux de compagnie. 60 Millions de Consommateurs tire la sonnette d’alarme. 

Chiens et chats doivent être protégés efficacement contre les parasites externes, puces et
tiques en tout premier lieu. Il est recommandé de prendre conseil auprès du vétérinaire.

Car on ne protège pas un chien comme un chat. A chacun son traitement. Certains antiparasitaires utilisés chez le chien se révèlent en effet particulièrement toxiques pour le chat. 

De même, en cas de cohabitation entre chiens et chats, le risque d’intoxication du chat existe. Le chat peut en effet tout à fait lécher un chien qui aura été traité. C’est pour cela que les vétérinaires demandent souvent, en vue de délivrer un antiparasitaire canin, si le chien vit ou non aux côtés d’un chat. 


Le magazine 60 millions de Consommateurs, dans son édition de juin 2012 (n° 472), consacre un dossier à « Ces insecticides qui tuent les chats ». 


La perméthrine mise en cause



Principale substance chimique mise en cause : la perméthrine. Il s’agit d’un pyréthrinoïde photostable de première génération (le noms des molécules associées se terminent toutes par –thrine). 

La perméthrine « est présente (…) dans de très nombreux produits destinés à éradiquer les fourmis, moustiques, mouches, poux, puces, cafards, etc., sous forme de spray, fumigène (fogger), pulvérisateur ou poudre », rappelle le dossier . « On l’applique directement sur les textiles, sur les plantes ou dans la maison. Pour ne prendre qu’un exemple, l’insecticide « Barrage aux insectes », best-seller absolu du Téléshopping de TF1, en contient une bonne dose : 8 grammes par litre ! »

La perméthrine est aussi présente dans certains « médicaments, sous forme de pommade ou de shampooing, pour éradiquer la gale et les poux chez les enfants. En matière vétérinaire, cette substance est administrée en spray ou en pipettes sur les chiens pour les débarrasser de leurs puces et tiques ».

Les animaux à sang froid (poissons notamment) y sont très sensibles. « Mais les conséquences très néfastes de cette substance sur les chats n’ont été révélées qu’assez récemment. » Et ce, uniquement dans le cas d’application, sur le chat, de pipettes antiparasitaires destiné au chien.


Des symptômes variés mais non spécifiques
 

Selon le magazine, qui cite un vétérinaire, « elle provoque convulsions, hyperthermie, hypersalivation, pertes d’équilibre. Cette intolérance du chat est due au défaut d’une enzyme de détoxification commune chez les autres mammifères. »

Des études épidémiologiques menées à travers le monde ont mis en avant que la substance en question, ayant peu d’effets secondaires sur le chien, peut tuer un chat sur dix.

Et pas seulement en traitant un chat avec un produit ‘’réservé » au chien. « Dans un quart des cas, l’intoxication résulte d’un contact proche et prolongé avec un chien récemment traité », précise dans 60 Millions de Consommateurs le Dr William Bordeau, vétérinaire spécialisé en dermatologie.
 


Insecticides domestiques : le flou des obligations
 


La difficulté réside dans le fait, comme le souligne encore le dossier, que « contrairement aux produits vétérinaires, les insecticides domestiques ne sont toujours pas soumis à une autorisation de mise sur le marché. Leurs fabricants n’ont donc aucune obligation d’évaluer une éventuelle nocivité sur les animaux. Rappelons qu’il a fallu plusieurs années pour établir que les pipettes à la perméthrine ne présentaient pas un risque « anecdotique » pour les chats… »
 


500 intoxications de chats par an



Ainsi, il est difficile de savoir combien d’animaux sont victimes chaque année. « En 2007, le Centre de pharmacovigilance vétérinaire de Lyon a recensé 488 déclarations d’intoxications à la perméthrine chez le chat, et une cinquantaine de décès », peut-on lire dans 60 Millions de Consommateurs. Mais « ces déclarations spontanées ne représentent qu’une partie infime de la totalité des cas d’intoxication », affirme le Dr Damien Delhaye, qui a consacré sa thèse de fin d’études vétérinaires aux effets néfastes de la perméthrine sur les chats.


Les signes et symptômes n’étant pas spécifiquement évocateurs d’une intoxication, de nombreux cas ont pu passer inaperçus. 

 

60 Millions de Consommateurs demande davantage d’informations à destination des maîtres de chats notamment


60 Millions de Consommateurs demande aux autorités de santé de contraindre les fabricants à alerter les propriétaires de chats, en ajoutant sur tous les produits contenant de la perméthrine une mention du type « ne pas appliquer en présence de chats ».

Et de conclure par ces conseils de précaution : « En attendant, éloignez vos minets des chiens traités, et maintenez-les dehors toute la journée si vous devez répandre des insecticides dans votre maison. Pour lutter contre les petites bêtes du jardin, choisissez des produits bio, par précaution. Et en cas d’intoxication, consultez rapidement un vétérinaire – même si, malheureusement, aucun traitement curatif n’existe… »


 

Des colliers antiparaistaires pour chiens et chats retirés du marché



Rappelons qu'en France 76 colliers antiparasitaires destinés aux animaux de compagnie, chiens et chats, ont été retirés du marché. Motif : une toxicité potentielle pour les maîtres et notamment les enfants.

 

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Photo : Fotolia.com 

À propos de l'auteur

Claude Pacheteau