Dormir avec son chat ou chien comporte-t-il des risques ?

« La présence dans le lit d’un chat ou d’un chien n’a rien d’inhabituel dans les pays industrialisés. » Partant de ce constat, le Dr Jeanne Brugère-Picoux, professeur de pathologie médicale du bétail et des animaux de basse-cour à l’école vétérinaire d’Alfort, revient sur une étude. 

Publiée dans le dernier numéro d’Emerging Infectious Diseases (février 2011), les docteurs vétérinaires Bruno Chomel de l’université de Davies (Etats-Unis) et Ben Sun, responsable en santé publique en Californie, ont souligné qu’il existait de ce fait un risque sous-estimé que de dormir avec son chien ou son chat dans ou sur le lit : celui de la transmission de zoonose. 

Le Dr Brugère-Picoux rappelle en effet que « de telles pratiques  peuvent favoriser la transmission de maladies par léchage ou par un baiser ou encore via les puces de leurs animaux ». 

« Il faut dire que, pour beaucoup de personnes dans notre société moderne, l’animal de compagnie fait partie de la famille », convient-elle encore. Et que bien souvent l’animal apporte un certain ‘’réconfort’’. 


Transmission par léchage ou par baiser


La maladie des griffes du chat compte parmi les risques. « Elle peut fort bien être aussi transmise par léchage, que ce soit celui d’un chat ou d’un chien, mais le risque lié aux puces est également connu. De nombreux articles ont signalé une possibilité de transmission par baiser, léchage d’une plaie ou contact étroit lors d’un reniflement. » 

Le bilan fait quelque peu froid dans le dos : 38 cas de méningites (adultes, enfants, en particulier des nouveau-nés), otites (par léchage de l’oreille), sinusites (cas d’un chat léchant tous les matins le visage de sa maîtresse). 

« C’est en Finlande que l’on remarqua, à partir de 1988, que des septicémies pouvaient être la conséquence d’un léchage, et non d’une morsure, transmettant un hôte normal de la cavité buccale des chats et des chiens. (…) La septicémie peut survenir rapidement surtout chez les personnes aspléniques », c’est-à-dire qui ont subi une ablation de la rate et chez qui le risque d’infections est augmenté. 

Les infections par staphylocoques par léchage sont également possibles, commente encore le Dr Brugère-Picoux.  

Sont évoqués également d’autres risques dus aux parasites présents sur la fourrure de l’animal (Toxoplasma spp., Cr yptosporidium spp., Gi ardi a spp., œufs de Toxacara canis…). « Par exemple, en France une dermatite prurigineuse a été transmise par un chat dormant dans le lit de son propriétaire. » 

Enfin, il ne faut pas négliger non plus le risque lié aux morsures lorsque l’on garde des chiens dangereux dans sa chambre, précise la vétérinaire. « Ainsi, dans une revue, sur 109 cas de morsures mortelles répertoriées entre 1989 et 1994 aux Etats-Unis, 57 % concernaient des enfants âgés de moins de 10 ans et surtout 11 (environ 10 %) le furent sur des enfants endormis. »

« Les zoonoses dans la chambre sont peu fréquentes, mais le risque est réel », conclut le Dr Brugère-Picoux. Ce qui selon elle justifie « un respect strict des conditions d’hygiène, la prévention du parasitisme interne et externe (sous un contrôle vétérinaire), en particulier lorsqu’il s’agit d’enfants ou de personnes immunodéprimées ».

Source : La Dépêche Vétérinaire, n° 1113, du 26 février au 4 mars 2011. 
 

Les règles à respecter

- Une bonne hygiène doit être le B. A.-Ba de toute la famille. Cela passe notamment par un lavage des mains après avoir manipuler le chien ou le chat, éviter de se laisser lécher. 

- Chiens et chats doivent être régulièrement vermifugés et vaccinnés selon le calendrier mis en place par le vétérinaire pour votre chien ou votre chat. Le vermifuge peut être donné entre deux et quatre fois par an afin d elutter efficacement contre les vers du chien et les vers du chat. Votre vétérinaire, selon le mode de vie de l’animal, établira ce calendrier annuel à respecter. 

- De même, chiens et chats devront être protégés contre les puces et les tiques. Il existe désormais de nombreux traitements efficaces. La variété d’utilisation (sous forme de pipettes, par exemple, ou encore de colliers ou de sprays) permettra à votre vétérinaire de vous conseiller celui le mieux adapté à votre compagnon. Et tous les animaux de la maison devront être traités. 

- L’accès à certains endroits doit être interdits aux animaux, tels que les bacs à sable, par exemple. 

- L’assurance santé animale (la mutuelle pour chien ou pour chat) peut dans certains cas prendre en charge une partie des frais liés à la vaccination, la vermifugation ou l'achat des antiparasitaires. C’est notamment le cas du forfait prévention proposé par SantéVet et contenu dans les formules Premium pour chien et chat. Le maître dispose ainsi d’une somme d’argent qu’il peut chaque année choisir d'utiliser pour financer les vaccins, les vermifuges ou bien encore les antiparasitaires. 




SantéVet

Le spécialiste de l’assurance santé chien et chat 

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