Chien ou chat dominant : au secours, mon animal fait la loi

Un chien ou un chat peut se montrer dominant. Il est temps de (re)prendre les choses en mains. Mais aussi de s’assurer de l’absence de tout problème de santé sous-jacent ou déclaré pouvant être à l’origine des problèmes.

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A cause d’un manque de socialisation, d’une mauvaise éducation ou bien en fonction des races, un chien ou un chat peut se montrer dominant. Difficultés à gérer le chien ou le chat, risques de dégradations, malpropreté, agressivité… il est temps de (re)prendre les choses en mains. Mais aussi de s’assurer avant toute chose de l’absence de tout problème de santé sous-jacent ou déclaré et qui pourrait être à l’origine des problèmes. 

La dominance chez le chien peut s’exprimer de différentes façons au quotidien : ce peut être de l’agressivité, mais aussi des destructions, des marquages urinaires, de la malpropreté, etc. 

Un chien peut être dominant envers les autres chiens – certaines races y sont naturellement plus prédisposées que d’autres – ou bien envers les humains.


Dominance chez le chien : un mauvais départ dans la vie


La dominance n’est pas une fatalité. Elle peut résulter d’un mauvais départ dans la vie du chien : manque de contacts avec sa mère et sa fratrie, absence de travail de socialisation dans les premières semaine chez l’éleveur et/ou mauvais relai de ce travail de la part du nouveau maître à l’arrivée du chiot dans son nouveau foyer.

Une mauvaise socialisation peut être source de stress ou de peur, ce qui peut par la suite engendrer des troubles du comportement. Le chien peut d’ailleurs aussi s’infliger lui-même des blessures (léchages excessifs…).

Le maître néophyte, ne souhaitant pas commettre d’erreurs ou le maître ayant affaire à une race de chien au tempérament réputé pour être bien affirmé peut tout à fait demander conseil pour bien éduquer son compagnon.


Construire ou reconstruire la relation


Conseils auprès de l’éleveur ou d’un éducateur canin sérieux, en inscrivant son chien dans un club, voire auprès du vétérinaire comportementaliste.

Faire appel à un vétérinaire comportementaliste permet de s’assurer que le problème ne vient pas d’une pathologie.

Un chien (ou chat) hyperactif, qui ne se contrôle pas ou très peureux peut souffrir d’une pathologie. Et cela nécessite alors de traiter le problème, qui sera pris en charge par l'assurance santé animale.

Le vétérinaire pourra donc déterminer la cause, la traiter le cas échéant…

Si le problème n’est « que » d’ordre relationnel, le vétérinaire comportementaliste pourra aider le maître à construire ou reconstruire une relation stable, rétablir la hiérarchie, etc. Et pas nécessairement en ayant recours à une médication (voir encadré)

Un chien qui impose sa loi à la maison et dans la vie de tous les jours est pénible à vivre : difficultés des rapports au quotidien au sein de la famille (avec risques d’accidents, morsures), difficultés à se déplacer avec son chien…

Un chien dominant va grogner lorsque l’on touche sa gamelle, que l’on tente de lui retirer un jouet ou que l’on tente de le faire descendre du canapé dans lequel il a pris place.


Le chat peut-il lui aussi être dominant ?


C’est une question de taille. Un chat dominant peut sembler être moins dangereux qu’un chien dominant.

Toujours est-il que les conséquences sont les mêmes pour le maître au quotidien. Et puis un chat est aussi doté de griffes et de petites dents…. Qui peuvent parfois faire très mal !

Malpropreté, marquages urinaires, griffades, agressivité, stress… Là aussi, il faut tout d’abord chercher à savoir si le problème n’est pas dû à une cause médical.

Comme chez le chien, il est important de définir chez le chat les interdits, ne pas tout céder, ne pas se laisser « envahir » !

Même si l’on n’éduque pas un chat comme un chien, celui-ci a besoin d’être cadré.

Consacrer du temps à son chat chaque jour est important. Jouer avec le chat et lui permettre, quand il est seul de s’occuper, n’est pas à sous-estimer.

Pour le chat aussi, les premières semaines de sa vie vont influencer sur son comportement. Ensuite, des variantes pourront être observées en fonction des races et types de chats. Certains sont plus câlins que d’autres, plus « sensibles », plus intrépides…

Mais au-delà du tempérament du chat en général, le contexte dans lequel il a été élevé et le contexte dans lequel il vit vont être déterminants dans sa proportion à adopter un statut de dominant. 



Ne pas se laisser envahir par son chat


La dominance chez le chat ne s’interprète pas comme chez le chien. « La dominance chez le chat est à prendre au sens large », explique le Dr Valérie Dramard, vétérinaire comportementaliste.

« Si l’on compare avec le chien, il est difficile pour le chat d’établir un parallèle de hiérarchie de type pyramidale. Mais il est certain que certains chats cherchent davantage à s’imposer et peuvent aussi se montrer tyranniques, y compris envers leurs maîtres. Un chat qui se sent agressé peut agresser lui-même. Certains ont un comportement plus affirmé que d’autres, vont donner des coups de pattes, cracher… »

Hormis dans le cas de problème de santé ou de troubles du comportement qui nécessiteront alors une prise en charge spécifique, le Dr Valérie Dramard explique qu’il est nécessaire avec un chat aussi de « rétorquer et de ne pas se laisser envahir. Il m’arrive effectivement d’avoir en consultation des maîtres qui ne sentent plus chez eux avec leur chat ». Au point de devoir se protéger !



Dr Valérie Dramard, vétérinaire comportementaliste : « Il ne faut pas voir la dominance partout, même là où il n’y en a pas ! »

En matière d’éducation, il existe plusieurs écoles. On entend ou lit lit parfois tout et son contraire !

Difficile dans ces conditions pour les maîtres de se faire une opinion. Difficile de ne pas finalement parfois commettre d’erreurs.

Le Dr Valéririe Dramard, vétérinaire comportementaliste, est pragmatique. Face à des maîtres rencontrant des problèmes de dominance ou de comportement avec leur chien ou leur chat, elle cherche tout d’abord à déterminer la cause. Le B. A. – BA !

Une pathologie sous-jacente ou déclarée (carence alimentaire, hyperthyroïdie, etc.) fera l’objet d’un traitement spécifique… En l’absence de maladie, tout est fonction de chaque cas et du comportement de l’animal et des problèmes rencontrés.

« Le recours à des médicaments dans les cas d’un trouble du comportement, dans un problème de dominance, n’est pas systématique », assure-t-elle.

De même, s’il est très souvent nécessaire de rétablir la hiérarchie, cela n’impose pas d’imposer des règles dès lors qu’elles sont inutiles : « On peut voir de la dominance partout, même là où il n’y en a pas ! Et l’on peut fort bien tout interpréter. Lorsque qu’il n’y a pas d’enjeu, comme par exemple autour de la nourriture, rien ne sert de changer le mode d’alimentation. »

Il ne servirait donc à rien dans ce cas de donner à manger au chien après le repas des maîtres, comme on l’entend souvent dire.

« Il faut régler les problèmes là où ils sont », poursuit le Dr Valérie Dramard. « Il est très pratique d’avoir une liste de choses à faire et à ne pas faire que l’on peut donner aux maîtres. Mais rien ne sert de s’y tenir si cela n’est pas nécessaire. En fait, il faut, pour obtenir de bons résultats, donner les conseils minimum et les consignes les plus efficaces possibles. »

Désormais, des maîtres qui, soit ont eu des problèmes avec un chien ou un chat précédent, soit parce qu’ils se posent des questions et souhaitent en prévention être certains de ne pas commettre d’erreur, viennent chercher conseils auprès du vétérinaire comportementaliste après l’acquisition de leur nouveau compagnon.

 

Un chat prend en otage ses maîtres et un gang de chihuahuas sème la terreur !

Ces deux faits divers, qui peuvent prêter à sourire, illustrent la dominance chez le chien et le chat. Un père de famille terrorisé par son chat à composer le 911, qui correspond en France à l’appel d’urgence à « police secours ».

Une famille de Portland (Oregon) a e effet été obligée de se barricader dans sa chambre à coucher.

Le chat, baptisé Lux, 10 kilos, s’en serait tout d’abord pris au bébé de la famille en le griffant.

Le maître, qui a voulu réprimander le chat, a dû faire face à ce qu’il qualifie de furie de la part de l’animal.

Toute la famille, chien y compris, s’est donc enfermée dans une pièce.

Une équipe a été dépêchée sur place pour les… délivrer, et placer le chat en cage... le temps qu’il retrouve son calme.

A Phoenix (Arizona), c’est un gang de chihuahuas qui terrorise les habitants d’un quartier !

En groupe de 10 à15, les chihuahuas poursuivent enfants et voitures. Info ou intox ? Un journaliste du Phoenix News Times, dépêché sur place, n’a pas trouvé trace de ce gang présumé de chiens.

Mais dans l’Ontario, à Windsor, un chihuahua de 1,3 kilo aurait été déclaré chien dangereux par les autorités de la ville après avoir mordu la cheville d’une postière. Le chien aurait été obligé de porter une muselière, et sa maîtresse de contracter une assurance !

 

Poser des règles claires et se faire respecter

Dès le départ, posez des règles claires afin que le chien ou le chat comprenne rapidement ce qui est autorisé et ce qui ne l'est pas : 

- Ne pas laisser quémander l'animal à table ;

- Lui interdire l'accès à certaines pièces ou certains endroits (canapé, lit...) ; 


- Ne pas poursuivre les parties de jeu lorsque l'excitation l'emporte ;

- Ne réprimandez l'animal que si vous le prenez sur le fait ;

- Faites de preuve de patience et de justesse dans son éducation ;

- Ne pas tout mettre sur le compte de la dominance et faire la part des choses entre ce qui est gênant et ce qui ne l'est pas pour vous et pour l'entourage ; 

- Etre dominant ne rime pas systématiquement avec méchanceté ou agressivité. Face à un comportement indésirable et a priori insoluble, faites-vous aider par un vétérinaire qui pourra s'assurer que le problème ne vient pas d'un trouble de santé. 

Comportement du chien et du chat : des livres simples et pratiques pour aider les maîtres

Le Dr Valérie Dramard, vétérinaire, est consultante en comportement du chien et du chat depuis 1995. Elle fût la première à ouvrir un cabinet de consultations entièrement dédiées au comportement animal.

Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages parmi lesquels Le comportement du chien de A à Z (premier prix Ferdinand Méry 2013), et Le comportement du chat de A à Z.

Parus aux éditions Ulmer, ces deux ouvrages se présentent comme des dictionnaires. Ils abordent de manière très pratique et concrète toutes les questions que peuvent se poser les maîtres au quotidien… pour mieux comprendre son animal, et mieux agir.



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Photos : 123rf/DR

À propos de l'auteur

Claude Pacheteau