L'essentiel
- Un chat est considéré en surpoids dès que sa masse corporelle dépasse de 15 à 20 % son poids de forme. Au-delà de 30 à 40 %, on parle alors d'obésité féline.
- La première cause de l'obésité chez le chat est une alimentation mal contrôlée.
- Un chat souffrant d'obésité présente un risque de mortalité multiplié par 2,7 par rapport à un congénère de poids normal.
Obésité chez le chat : un phénomène de société
L’obésité est un phénomène en augmentation dans la société humaine partout dans le monde. Les chats, tout comme les chiens (mais aussi les NAC) souffrent de plus en plus de l'obésité.
Outre son incidence esthétique, l’obésité est dangereuse en raison des maladies qu’elle favorise, parmi lesquelles les affections :
- ostéo-articulaires,
- respiratoires,
- cardio-vasculaires,
- urinaires et calculs urinaires
- le diabète…
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De nos jours, on comptabilise quelque 35 % de chats en surpoids en Belgique. " En 2011, nous avons mené une étude sur 3 000 chiens et 2000 chats qui fréquentaient les cabinets vétérinaires belges et nous avons constaté que 30 % d’entre eux étaient en surpoids. L’obésité morbide, celle ou le chat ne fait plus sa toilette et le chien ne sait plus bouger, concernait près de 6% des animaux ", selon Marianne Diez, spécialiste de l’alimentation des animaux de compagnie à la faculté vétérinaire de l’ULiège*. |
Comment savoir si un chat est en surpoids ou obèse ?
Comment définir l'obésité chez nos amis félins ? Les vétérinaires utilisent des seuils précis basés sur le poids idéal de l'animal.
Un chat est considéré en surpoids dès que sa masse corporelle dépasse de 15 à 20 % son poids de forme. Au-delà de 30 à 40 % d'excès pondéral, on parle alors d'obésité féline. Pour vous donner un exemple concret, si votre chat devrait peser 4 kg en temps normal, il sera en surpoids à partir de 4,6 kg et considéré comme obèse dès 5,2 kg.
Cette classification n'est pas anodine car elle permet d'évaluer les risques pour la santé de votre animal. En effet, le surpoids représente déjà un signal d'alerte, tandis que l'obésité est considérée comme une véritable maladie nécessitant une prise en charge vétérinaire.
Il est important de noter que ces seuils peuvent légèrement varier selon la race de votre chat, sa morphologie et son âge.
L'avis de Santévet : certaines races de chats sont naturellement plus enclins à prendre du poids. Cela peut être lié à leur génétique ou à leur race. Par exemple, le British Shorthair ou le Maine Coon ont une tendance naturelle à l’embonpoint s’ils ne sont pas surveillés.
Pour évaluer correctement l'état corporel de votre chat, votre vétérinaire utilisera non seulement la balance mais aussi une notation précise basée sur la palpation et l'observation de certains points anatomiques comme les côtes, la taille et l'abdomen. Cette approche globale permet un diagnostic plus fiable que le simple calcul du poids.
| Critères d'évaluation | Chat au poids normal | Chat en surpoids | Chat obèse |
| Palpation des côtes | Côtes facilement perceptibles sous une fine couche de graisse, parfois visibles | Côtes masquées par une couche graisseuse importante, difficilement palpables | Côtes imperceptibles sous une masse graisseuse excessive |
| Silhouette vue du dessus | Taille bien définie | Taille peu marquée | Absence de taille, corps en forme de "ballon" |
| Profil abdominal | Ventre relevé avec une courbe harmonieuse après les côtes | Ventre au même niveau que le thorax | Ventre pendant avec accumulation visible de graisse, profil bombé |
Quelles sont les causes de l'obésité chez le chat ?
Les facteurs déclenchant le surpoids chez nos amis félins sont nombreux et complexes. Cette problématique résulte généralement d'un déséquilibre entre l'énergie consommée et celle dépensée par le chat. Découvrons les principaux éléments responsables de cette prise de poids excessive.
Des habitudes alimentaires inadaptées
La première cause à pointer du doigt est une alimentation mal contrôlée. Les propriétaires, souvent par affection, commettent des erreurs :
- Un apport énergétique trop important
- Multiplication des friandises et récompenses
- Partage fréquent des repas familiaux
Sans un dosage précis adapté à l'âge, au poids et au style de vie du chat, celui-ci accumule plus de calories qu'il n'en brûle. Même des aliments commercialisés peuvent s'avérer trop riches et peu rassasiants, favorisant ainsi la prise de poids.
Une vie trop sédentaire
Les chats d'intérieur, de plus en plus nombreux, font face à un défi majeur : le manque d'exercice. Privés des stimulations naturelles de l'extérieur, ils :
- Passent de longues heures à dormir
- Manquent d'occasions de chasser et grimper
- Développent parfois des comportements de compensation alimentaire
L'impact significatif de la stérilisation
La stérilisation modifie considérablement la physiologie du chat :
- Réduction des besoins énergétiques (20-30%)
- Tendance à l'augmentation de l'appétit
- Nécessité d'adapter rapidement l'alimentation post-opératoire
Bien que bénéfique pour la santé, cette intervention nécessite une vigilance accrue concernant l'alimentation, avec des repas moins caloriques (-20%).
Le vieillissement naturel
Le temps qui passe affecte naturellement le métabolisme félin :
- Ralentissement des fonctions métaboliques
- Baisse progressive de l'activité physique
- Risque accru de stockage des graisses
Les prédispositions naturelles
Certains chats présentent une susceptibilité particulière à l'embonpoint :
- Facteurs génétiques individuels
- Races plus sensibles (British Shorthair, Maine Coon)
- Variations morphologiques naturelles
Des causes médicales à ne pas négliger
Dans certains cas, la prise de poids inexpliquée peut cacher des problèmes de santé sous-jacents. Une consultation vétérinaire s'impose si l'embonpoint survient malgré un régime contrôlé, pour écarter toute pathologie nécessitant un traitement spécifique.
Quelle est l'espérance de vie d'un chat obèse ?
L'impact de l'obésité sur la durée et la qualité de vie de votre chat est considérable et ne doit pas être sous-estimé. Les études vétérinaires sont formelles : un chat souffrant d'obésité présente un risque de mortalité multiplié par 2,7 par rapport à un congénère de poids normal. Cette réduction dramatique de l'espérance de vie peut représenter une perte de 2 à 5 années de vie commune avec votre compagnon.
Au-delà de cette diminution quantitative de la longévité, c'est toute la qualité de vie quotidienne du félin qui se trouve compromise. Les répercussions sont multiples et affectent profondément son bien-être :
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Difficultés de toilettage : L'excès de poids limite considérablement la capacité du chat à effectuer sa toilette naturelle, particulièrement pour atteindre les zones postérieures de son corps. Cette situation peut entraîner des problèmes d'hygiène et des complications dermatologiques.
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Perte de mobilité :
- Diminution significative de l'agilité caractéristique des félins
- Incapacité à sauter sur les surfaces en hauteur
- Réduction des déplacements et de l'exploration de son territoire
- Essoufflement rapide lors des activités physiques
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Altération du comportement naturel :
- Réduction progressive de l'envie de jouer
- Perte des comportements exploratoires
- Diminution des interactions avec son environnement et ses propriétaires
- Risque accru de dépression féline
Ces limitations physiques créent un cercle vicieux : moins le chat bouge, plus il prend du poids, et plus sa qualité de vie se dégrade. Cette spirale négative impacte non seulement son bien-être physique mais également son équilibre émotionnel et comportemental, rendant chaque jour plus difficile que le précédent.
Comment faire maigrir un chat trop gros ?
Mettre son chat au régime lorsque cela s’avère nécessaire est tout à fait possible.
Pour faire maigrir un chat, ou tout simplement prévenir les risques d’obésité chez un animal à risque (chat castré, sédentaire…), les stratégies ne se limitent pas à la distribution alimentaire, mais passent aussi par l’activité physique qui est une aide complémentaire indispensable.
La prise en charge du surpoids allie :
- modifications alimentaires (réduction des quantités, recours à des croquettes allégées),
- changement de comportement alimentaire (restriction de la distribution de friandises, non réponses aux sollicitations du chat quémandeur),
- et augmentation de l’activité physique (jouets, installation par exemple d’un arbre à chat, sollicitations, encouragements…).
Concilier alimentation et jeux est ce qui donnera les meilleurs résultats. Le propriétaire doit s'impliquer dans le programme visant à faire maigrir son chat. Tous les membres de la famille doivent également faire en sorte de bien respecter les consignes mises en place.
Combien de temps faut-il pour faire maigrir un chat ?
La perte de poids d'un félin doit s'effectuer à un rythme très progressif. Les experts vétérinaires recommandent une diminution maximale de 1% du poids total par semaine. Pour un chat de 8 kg, l'objectif se limite à 80 grammes hebdomadaires.
Un programme d'amaigrissement s'étale généralement sur 6 à 12 mois selon le surpoids initial. Cette période permet d'éviter la lipidose hépatique, une complication dangereuse liée à une perte de poids trop rapide.
Un suivi régulier avec pesée mensuelle aide à ajuster le protocole. La patience reste la clé du succès : un chat ayant perdu ses kilos en douceur maintiendra plus facilement son nouveau poids sur le long terme.
En conclusion, l'obésité chez le chat est devenue un véritable enjeu de santé publique, touchant plus d'un tiers des chats en Belgique. Cette pathologie, aux causes multiples, réduit considérablement l'espérance de vie et le bien-être de nos compagnons félins, nécessitant une prise en charge globale alliant régime alimentaire adapté et activité physique régulière. Face à l'augmentation constante de ce phénomène, la sensibilisation et l'implication des propriétaires dans la prévention du surpoids deviennent plus que jamais essentielles pour garantir une vie longue et épanouie à nos chats.
*RTBF.be
Santévet
Leader de l'assurance santé animale
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